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Servir

Transformation publique - Etat - Gouvernance - Contrat social

Rev(e)olution

Servir

Édito — il y a 5 années

Temps de lecture: 2 minutes

Comment (re)faire société ?

Cher Monsieur le Président de la République,

La France que nous méritons ne se fera pas sans les territoires. Il nous faudra écouter, comprendre, questionner, imaginer, inventer un nouvel art de vivre et de travailler, un nouvel art d'être heureux ensemble, une autre façon de mettre de la vie dans nos vies pour refaire Nation ensemble.

La crise des Gilets Jaunes est une crise qui signe la naissance d'une fraction de la société contre une autre, mais aussi et surtout contre les politiques et les corps intermédiaires. Vous l'avez théorisé pendant les présidentielles, la confiance est à reconstruire, car le peuple est épuisé des mensonges de la petite politique. La Nation est épuisée que le respect de la parole donnée ne soit pas un engagement qui oblige la parole publique. 

Alors, le dégagisme est le symptôme de la déception. Mais pire encore, le crédit de patience est épuisé. Les gens veulent que ça change, et tout de suite. Il faut que tout change, peut-on entendre. Ils rêvent d'un grand soir démocratique aux airs de révolution pour se sentir reprendre les rênes de leur destin. 

Révolution est le titre de votre livre. C'est un conte politique qui parle de réinventer la politique avec de nouvelles règles, et précisément celle de ne plus mentir. Vous semblez de bonne foi et donc, pourquoi ne pas vous croire ? 

Seulement, le temps est manquant. Vous n'aurez pas le luxe de vos prédécesseurs pour faire du test & learn et arbitrer à la lumière des résultats. Non, la crise de confiance de l'opinion est l'expression de la synthèse des peurs, qui vous impose une action immédiate et efficace en un instant. Le pays a besoin d'une transformation profonde, mais vous aurez à peine le luxe de la réflexion. 

Les médias questionnent les vents contraires pour interroger l'impact de votre politique au quotidien et nourrir ce débat qui promet de dégénérer de manière exponentielle si rien ne change dans l'urgence. Vous promettez un débat populaire sur la transition écologique, l'idée étant de ne laisser personne ou le moins de monde possible au bord de la route. 

Mais le problème est plus global. Nous vivons une rupture quasi quantique. Tout change en même temps : la question du climat n'est plus une option humaniste, mais un sujet grave ; la question des territoires est désormais une urgence absolue : comment vivre en France aujourd'hui et demain, en dehors des villes ? Comment se déplacer, se nourrir, se soigner, s'éduquer, vivre et faire vivre les solidarités ? Comment tisser un lien dans les territoires ? Comment remettre de la vie dans nos vies, dans les villes et en dehors des villes ? 

Puis, vient la question du choc technologique qui promet de laisser de manière certaine une frange importante de la population au bord du chemin. Comment redonner des perspectives à des bastions d'individus dont certains sont frappés d'illectronisme ? Comment organiser le pays en assumant que certains territoires vont rester à côté de l'ouragan technologique ? 

La formation sera un levier, mais il sera insuffisant. Donc, réfléchir à une nouvelle organisation du pays avec des zones qui investissent d'autres de nos atouts tandis que d'autres se consacrent à la guerre digitale est un impératif. Vous parliez de différenciation territoriale ? C'est le moment de montrer tout votre talent pour la disruption, car l'heure est grave. Repenser la vie dans nos vies pour que le pays s'apaise et apprenne à se refaire confiance. 

Pour réussir, vous devez parler et écouter tout le monde. Les gilets jaunes, mais aussi ceux qui ne sont pas dans la rue, et ils sont majoritaires. Vous devez écouter ceux qui se battent au quotidien pour créer une nouvelle donne individuelle et collective, car conscients du péril qui nous guette. 

La Cabrik est prête à accompagner l’Etat à penser différent car sa mission est de participer à la construction d’un nouveau modèle de société plus responsable, le travail au centre et l’humain au cœur. Beaucoup d'entre nous sont prêts à accompagner l'État à penser différent pour participer à la construction d'un nouveau modèle de société plus responsable. Nous voulons tous la réussite de notre pays et ceux qui veulent maintenir ce qui fait Nation ont tous une envie commune : servir.

Nicole Degbo 

Article publié dans Les Echos, à lire ici

L'Usine Extraordinaire en 3 variations

Industrie - Usine - Usine extraordinaire - Transformation

L'Usine Extraordinaire, 22 au 25 novembre, au Grand Palais

L'Usine Extraordinaire en 3 variations

Édito — il y a 5 années

Temps de lecture: 2 minutes

Le renouveau de l’usine passera par l’humain, inévitablement.

L’usine extraordinaire sera tournée vers l’innovation, toujours la fabrication mais autrement, mieux humaine, mieux numérique et donc nécessairement connectée et ancrée dans le partage. 

Comment l’humain peut-il être un levier d’accélération de la transformation ?
La réponse est une symphonie en 3 variations : humaine, apprenante et coopérante.

1

Humaine

L’usine doit faire sa révolution et raconter une histoire ; pas juste une histoire de fabrication. Elle doit tisser une toile pour faire le récit du sens industriel de son engagement. Mais quel peut bien être l’engagement d’une usine ? Produire des matériaux industriels certes, mais pas seulement. 

L’usine n’est pas réductible à ses savoir-faire ; elle est aussi une histoire de territoires qui dessine un ancrage et raconte une fierté. 

L’usine a du sens et le défi du secteur sera d’en faire le récit avec poésie pour faire naître une émotion nouvelle autour de l’usine ; elle devra incarner ses valeurs et sa culture plurielle. 

Elle devra également rassurée quant au souci de l’autre ; elle devra parler du care en témoignant de la lutte contre les risques psycho-sociaux, de l’évolution des programmes de formation et du travail engagé pour précisément engager les équipes. 

L’usine devra parler de son humanité et de ses vulnérabilités pour convaincre les uns et les autres qu’il y a une carrière possible à l’usine extraordinaire avec des salaires évolutifs, une nouvelle approche de la mobilité et de la diversité pour que l’usine ait un visage humain, un visage qui ressemble à la société d’aujourd’hui et de demain. 

2

Apprenante

L’usine est une histoire d’éducation ; elle accompagne l’évolution des compétences liées aux métiers qui naissent ou disparaissent. Elle est vivante et met le management au coeur de la mission de transformation pour favoriser le développement des hommes et l’émergence de nouveaux modes de travail qui impactent régulièrement les structures d’organisation. Le défi devient alors celui de la stabilité et en même temps de l’innovation. Comment assurer une mission engagée en faveur des clients tout en restant ouvert, inévitablement connecté au monde ? 

La capacité à encourager l’exploration est essentielle et offre un visage multiple : 

celui de la curiosité pour son écosystème, son marché, la réglementation, les concurrents, le monde. 

celui de l’expérimentation qui pose en creux la question de l’échec ; peut-on explorer, tester, réussir parfois, mais échouer aussi ? Oui, à la condition d’apprendre inévitablement de tout parce que tout est source de développement et que seule cette attitude peut accompagner l’usine extraordinaire à relever les défis de demain. 

celui de l’évolvablité qui installe l’usine dans un mouvement permanent ; l’usine extraordinaire bouge, change, s’adapte, se fait peur et se surprend ; elle travaille, partage et se remet perpétuellement en cause pour réussir en osant assumer ses ambitions.  

3

Coopérante

L’usine extraordinaire s’engage pour le développement des équipes ; elle tisse un pont générationnel et culturel ; elle permet aux uns et aux autres de transmettre des savoirs à l’aune de l’expérience et de la différence. Elle montre que l’humain s’augmente dans le partage. Ancrée dans les territoires, l’usine s’implique dans la vie sociale et permet aux collaborateurs de donner de leur temps pour aider la communauté ou se mettre au service des plus fragiles. 

L’usine utilise sa mosaïque de savoir-faire pour challenger les compétences, stimuler les méthodes et aiguiser la curiosité pour découvrir les écosystèmes voisins, s’approprier des nouvelles pratiques mises en oeuvre par la concurrence en région, en France ou à l’international. 

L’usine est conquérante ; elle rêve de victoires et imagine sans cesse de nouveaux modèles fondés sur la combinatoire hommes / machines pour augmenter l’usine, la rendre extraordinaire d’agilité et incarner au mieux l’innovation et la fabrication française articulées autour de la connexion et du partage.   

L’usine est un poème qui murmure aux uns et aux autres une histoire extraordinaire ! 

Dream up!

Travail - Engagement - Motivation - Contrat social -

Engagement

Dream up!

Édito — il y a 5 années

Temps de lecture: 2 minutes

"Ils avaient échoué disait un poète car ils n'avaient pas commencé par le rêve."

Nous avons tous entendu cette promesse : "il faut réenchanter le rêve français."

Le compte n'y est toujours pas, mais l'ambition est totalement pertinente et adaptée au monde en marche. En effet, le moral des patrons va de mieux en mieux, mais reste fluctuant ; un grand nombre d'entreprises se plient en quatre pour tenter de satisfaire leurs salariés, mais rien ne semble jamais suffisant : les salariés sont finalement assez versatiles ; ils s'interrogent inlassablement sur le sens des choses, la noblesse de l'exécution et aimeraient pour beaucoup participer à des gestes de chef d'œuvre pour clamer leur admiration pour leur entreprise, la main sur le cœur et la fierté en bandoulière. 

Mais alors, que d'intérêts convergents ? En théorie, oui ; mais curieusement, cela reste complexe. 

Les protagonistes de l'entreprise semblent passer les uns à côté des autres alors qu'ils pourraient se comprendre, s'ils se parlaient davantage. Les entreprises sont préoccupées par la production de marge dans un contexte où la compétitivité est devenue le maître-mot tandis que les salariés sont davantage tournés vers eux-mêmes ; peut-être est-ce en réalité un raccourci facile ? Le collaborateur aspire à un équilibre entre sa vie privée et professionnelle, mais il veut également que ça swingue. Il veut s'accomplir, concrétiser une forme de dépassement et, a minima, s'inscrire dans une dynamique apprenante. 

Le collaborateur 3.0 veut grandir, s'épanouir, disrupter parfois, conjuguer la fracture technologique avec le progrès humain. Comment faire ? Le sujet n'est pas simple, mais il est résolument soluble. Et si les entreprises et les salariés tricotaient un lien plus authentique autour de la confiance pour bâtir une histoire à la hauteur des attentes respectives dans un climat de réelle sérénité ? Cela pose la question de la valeur "confiance" car au fond tout part de là. 

Elle doit être un capteur de sincérité pour favoriser un lâcher-prise créateur de valeur humaine et au bout du compte, financière, dans cet ordre précis. Ce chemin devient assurément l'expression d'un courage qui doit défier toutes les logiques ancestrales dont la durée de validité est à l'évidence périmée. L'écosystème réclame désormais autre chose, un regard différent, neuf et détaché de la tradition de la transformation par et pour les processus ; il est probable qu'une partie des réponses réside dans chacun d'entre nous, mais il y a fort à parier qu'au bout du compte, le marché fera sa révolution humaine pour valider la place des hommes à côté des robots, mais d'abord et avant tout pour retrouver son sens perdu. Et si chacun retrouve son nord, il y a de l'espoir pour observer de plus en plus fréquemment des moments de grâce en entreprise. Vœu pieux ? Pas si chacun accepte sa part de responsabilité dans cette félicité collective. Tiens donc, cette histoire ne serait-elle pas celle de la décence commune ? 

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Travail - Engagement - Motivation - Contrat social

Engagement

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Édito — il y a 5 années

Temps de lecture: 2 minutes

Provoquer une catharsis pour refonder le contrat social.

Le salarié semble avoir atteint un seuil paradoxal ; il assure son engagement quotidien avec une passion pour le moins relative, se demandant sans cesse quel est le sens de ce temps dédié au travail.

Le travail, porteur de reconnaissance sociale, est tourmenté ; il est comme un fil à la patte de travailleurs qui se sentent prisonniers d'une cage en papier, mais avec des barrières mentales.  

Trop d'entre nous s'enferment chaque jour dans cette prison mentale dont les instruments de torture sont un manque de félicité et d'inspiration pour la raison d'être de leur entreprise ; ils dénoncent à l'envie un défaut d'épanouissement provoqué par un système infantilisant qui programme souvent l'utilisation en sous-régime du potentiel des uns et des autres. Alors, comment se sentir fier, investi et à la bonne place quand l’entreprise marche sur la tête aux dépens du mieux commun ? 

À l'origine de ce marasme général, un manque de courage individuel et collectif qui prospère de manière certaine et singulière. Pourquoi la communauté des travailleurs désenchantés baisse-t-elle les bras, puis la tête, au lieu de renverser la table pour réinvestir intelligemment le bon sens et mobiliser ainsi l'énergie collective ?

Partir n'est pas la seule issue ; il y a encore l'option de la révolution douce, mais déterminée, au bénéfice d'une croissance heureuse. Utopie ? Non, il s'agit au contraire d'un vaste champ des possibles abandonné en rase campagne, depuis trop longtemps, au prix d'un absentéisme structurel, d'un présentéisme lamentable et de l'invention de barbarisme tels que burn out, bore out et cætera érigés tristement au rang de maux du siècle. 

Alors, le temps est venu de rétablir notre individuation et de nous dire collectivement que nous méritons mieux que cela, sans enthousiasme béât, mais avec un pragmatisme audacieux, optimiste et joyeux. 

Il est toujours possible de prendre collectivement les rênes d'un destin pour bâtir une économie du travail meilleure, réjouissante et furieusement apprenante pour chacun d'entre nous. 

Nous n'y sommes pas tenus, mais nous le devons à nous-mêmes, pour ne pas déshonorer le génie du travail. Nous sommes précisément dans un moment clef porté par une vague de transformation qui offre une occasion unique de vivre une catharsis salutaire pour retrouver le chemin du sens, au détour d'un nouveau pacte humain entre les entreprises et les salariés. Sinon, prenons garde, le 18 brumaire n'est peut-être pas si loin.

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