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Entreprendre

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L'irréductible inquiétude de l'être 11

Journal de bord — il y a 7 années

Temps de lecture: 2 minutes

Choisir la passion et le tumulte de l'entrepreneuriat.

La lumière ne s'éteint jamais le soir.

À l'insu de son plein gré, l'entrepreneur accepte une vie de marin ; il navigue par temps calme ou tente de garder le cap en dépit des éléments déchaînés. S'habituer à cette inlassable inquiétude devient une évidence ; l'entrepreneur décide de sa vie mais il tient également celle d'autres entre ses mains. 

La gestation est presque le moment de tranquillité de cet océan d'intranquillité. C'est encore et surtout le temps des idées, celui d'une période de calibrage virtuel, presque une éclaircie qui précède l'instant d'après, celui où tout devient sérieux et concret. 

La naissance est une forme d'étourdissement irréel qui invite déjà à imaginer le futur. Ce futur aux tonalités très présentes qui inscrit un irréductible tourment dans la vie quotidienne pour se donner les moyens de grandir vite et bien, pour s'offrir le luxe de vivre et non de survivre. 

Chaque décision a un coût et le rôle de l'entrepreneur est de le projeter, de le modéliser et d'apprécier la prise de risque pour pérenniser l'aventure. Mais alors, comment sanctuariser l'audace quand tout invite à la raison, à la pondération, à une prudence presque antinomique à l'essence même de l'esprit d'entreprise ? Un bout de la réponse est peut-être culturel ? Je me dis souvent que nous avons du mal à intégrer l'idée que pour gagner, il faut investir donc risquer au prix d'une défaite possible. 

Le sujet devient alors celui de l'échec. Nous sommes une nation courageuse ; nous avons fait la révolution,  nous avons osé mai 68 et depuis nous tissons désespérément notre avenir avec cet héritage du passé. Nous ne savons plus rêver notre avenir, inventer demain. Nous n'aimons plus le risque, nous n'avons plus l'énergie de renverser la table.

L'époque est certes différente mais je ne peux m'empêcher de penser que nous nous manquons à nous-mêmes, nous sommes désormais un peuple manquant. Mais il n'y a pas de fatalité, donc je crois à un sursaut national, a un choc mental qui nous réveillerait et nous inviterait à plus d'audace et à moins d'inquiétude parce que la nation tout entière serait alors emportée dans le tourbillon de la vie, cette énergie à écrire son récit collectif avec le désir d'une grandeur retrouvée. 

À cet instant, je pense à cette phrase de Colette "renaître n'a jamais été au-dessus de mes forces". Et nous alors ? 

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Ce n'est pas si facile de devenir ce qu'on est, de trouver sa mesure profonde.

Albert Camus