Série Des Hommes d'honneur.
À quoi ça sert ? 3
Édito — il y a 6 années
Les premiers de cordée.
Courage
La mondialisation appelle définitivement le courage autour de la table.
Il s’agit d’affronter la brutalité des faits pour construire ensemble quand l’entreprise est en péril. Il s’agit d’assumer ses responsabilités, en prenant des décisions difficiles.
Il s’agit de reconnaître les errances stratégiques, le manque d’efficacité de certains dirigeants, de savoir remercier les divas à l’ego mal placé, de démettre les peureux confondants, les dirigeants efficaces à la personnalité difficile qui traumatisent les collaborateurs et saccagent ainsi l’esprit d’initiative.
Il faut renoncer aux mises au placard inutiles qui créent insidieusement de la violence sociale.
Il faut apprendre à mettre autour de la table les gens utiles, les constructifs pour bâtir des solutions en réponse aux problèmes plutôt que de disserter indéfiniment sur les problèmes en instrumentant les peurs en guise de jeux de pouvoir.
Transparence
Puis, vient le temps de la communication.
La communication est certes un exercice de style, mais cela ne doit et ne peut pas être de l’esbroufe. En temps normal et encore plus pendant les temps difficiles, les salariés ont besoin de comprendre la trajectoire pour porter les premiers secours à l’entreprise.
Chacun a souvent envie d’agir juste, conscient que le temps manque, parce que le temps devient subitement très précieux puisqu’il engage la vie de tous, de presque tous, au moins de ceux qui se sentent menacés.
Il faut alors produire du sens, faire le lien entre les interdépendances, présenter les différentes hypothèses et expliquer la dynamique des choix pour emporter une adhésion éclairée, sans sous-estimer mécaniquement la capacité des équipes à intégrer la complexité des messages.
Honneur
Le courage et la transparence touchent à l’honneur des hommes. Seules ces valeurs comportementales peuvent témoigner de la réelle solidarité d’un collectif. Il n’y a pas ceux qui se sentent protéger et les autres. Il n’y a pas les salariés du bas et les autres. Il y a une même communauté d’hommes qui se battent ensemble pour un même objectif : éviter la perte d’emplois, la fermeture d’entreprise, le dépôt de bilan d’une société. Il y a un destin commun légitime à être défendu si les règles du jeu sont honnêtes, saines et bienveillantes, par-delà parfois l’impuissance qui se dessine, en dépit de tous les efforts. Mais alors, ce combat à honneur égal change tout et entraîne une défaite triste, mais honorable parce que la suie est sur tous les fronts.
L’honneur n’évite pas les drames, mais il aide à les accepter, sans violence.