Leadership au féminin
Le dilemme de la puissance
Édito — il y a 3 mois
❛Il est facile de pardonner à l’enfant qui a peur de l’obscurité ; la vraie tragédie de la vie, c’est lorsque les hommes ont peur de la lumière.❜ Platon
Le leadership n’a pas de genre, mais la manière de l’appréhender est assez genrée. Une fois que le choix de la puissance a été fait, le genre disparaît. Il y a des femmes et des hommes forts et inspirants, des bons et des mauvais et surtout, personne n’est parfait et tout le monde fait des erreurs.
L’enjeu véritable est la fixation d’objectifs ambitieux : où mettre la barre et à quelle hauteur ? Cette question représente des inlassables va-et-vient et surtout elle sépare les deux genres. Les hommes savent plus facilement être conquérants tandis que les femmes se demandent dans un réflexe quasi systématique si elles seront à la hauteur.
La peur de décevoir et de se décevoir est en conflit permanent avec l’idée même d’un défi costaud. Alors, le challenge est de définir un cap et de s’y tenir en gardant la main sur le rythme ; il faut être vigilant pour entretenir un mouvement dynamique, ni trop lent, ni trop rapide et toujours avancer.
Pour affirmer son leadership et se sentir en confiance avec sa puissance, il faut se connaître et être confortable avec ses points forts et ses valeurs ; cela est d’une utilité certaine pour définir son style de travail, occuper sa place et construire sa contribution.
Bâtir son leadership implique des allers-retours permanents pour évaluer ses compétences et nourrir son potentiel ; connaître et maîtriser ses atouts sont comme de disposer d’une malle avec des outils modulables selon les circonstances. Et c’est crucial pour être à l’aise sur l’échiquier politique.
Le pouvoir compte parmi les grands défis des femmes ; s’inscrire régulièrement dans des rapports de force et choisir de ne pas subir, et idéalement de dominer, prend beaucoup d’énergie et crée une certaine charge mentale. Ce jeu est un sport de haut niveau qui exige d’avoir confiance en soi ; et il en faut pour mener à bien les rounds de négociation inévitables pour emporter son butin et s’acheter des victoires.
Monter sur le ring et y rester demande de savoir communiquer pour faire savoir. Et il est vrai que les femmes sont douées pour le savoir-faire, mais, dans un mouvement de pudeur et de modestie, hésitent à partager leurs réalisations et leurs réussites. Beaucoup cultivent d’ailleurs la timidité de dire non.
Ainsi, les femmes doivent s’endurcir pour faire entendre leur voix et se hisser au niveau qu’elles méritent. C’est au fond une histoire de regards ; celui des autres, et par-dessus tout celui qu’on porte sur soi. Et sur ce terrain, il y a une marge de progrès décisive car il faut défier avec grâce le syndrome de l’imposteur pour ni se laisser distraire, ni se laisser convaincre de n’avoir pas le niveau requis pour viser plus et viser haut.
C’est pour accompagner les femmes à occuper leur espace de je(u) que j’ai conçu la masterclass « Des Femmes Puissantes ». L’enjeu est d’équilibrer le pouvoir, en le faisant pencher plus vers le genre féminin. Et pour cela, il faut plus de femmes de pouvoir et, par capillarité, un meilleur leadership au féminin, fort et assumé, avec une sensibilité virile pour inventer de nouvelles règles du jeu.
Nicole Degbo
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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.