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Post-covid

La crise du dress-code 4

Édito — il y a 3 années

Serait-ce l’éloge de la simplicité ?

La COVID-19 est un éloge paradoxal à la simplicité. Elle nous rend invisibles les uns aux autres, cachés derrière nos masques. Le sourire se devine avec le clignement des yeux, mais ne se voit plus ou que très rarement. Dans ces conditions, à quoi bon se maquiller et se peindre les lèvres au rouge à lèvres ? Mais, cela va plus loin ; le confinement a laissé des traces ; il impose une alternance des rythmes, tantôt au bureau, tantôt au travail. Et subrepticement, le dress code a changé.

Le chic se détend ; d’abord celui des défilés. Avec Jacquemus, le show a lieu à la ferme ; avec Chanel, il se déroule sur Instagram ou chaque mannequin est shooté pour donner une chance aux pièces d’exister. Ici ou là, l’intelligence artificielle se déploie pour faire le show (Valentino, etc.). Certaines maisons ont maintenu le sublime d’un show à l’ancienne, enfin presque ; Dior, à Lecce, restera sans doute le clou de la saison, même sans public.

La vie au bureau offre un autre théâtre de la mode ; la mode justement ; où est-elle ? Les magasins sont vides, comme désertés ; le métro est sinistre ; les salariés partent au travail habillés de manière hygiéniste. Rares sont les talons qui distinguent désormais une allure ; rares sont les costumes qui créent une silhouette. Le chic disparaît au profit du pratique.

Les magazines de mode sont sortis comme d’habitude, ces fameux « september issue » et c’était un non-évènement, une non-célébration. L’humeur n’est pas à la fête. La légèreté a disparu de nos rues, de nos villes ; le comble étant ces quelques articles qui parlent de la fin de New-York comme « the place to be ».

Alors, faut-il laisser cette nouvelle non-tendance se développer ? Si oui, à quel prix ?

Il y a fort à parier que l’industrie de la beauté, et plus spécialement du soin, va exploser car avec ces masques toute la journée, la peau ne respire plus et a besoin d’une detox régulière pour restaurer son oxygène.

Qu’adviendra-t-il alors de la ligne de maquillage Hermès lancée pendant le confinement ? Les rouges à lèvres vegans et rechargeables de Kure Bazaar trouveront-ils un marché suffisant en ces temps minimalistes sur le plan du make-up ?

Et les artisans du costume ? Comment survivre par-delà la crise si les gens en représentation ne s’habillent plus ? Comment réinventer un dress-code chic et pratique ? Comment faire sans les mariages ? Faudra-t-il réinventer d’autres occasions de s’habiller en petit comité pour trouver une occasion de s’apprêter ? Sommes-nous à l’aube de réinventer des évènements confidentiels et très privés pour réhabiliter la fête, le chic et le beau ?

Qui seront les artisans de cette nouvelle prohibition du chic ?

Cette réflexion a l’air superficiel, mais elle ne n’est pas ; derrière ces images, il y a des métiers égarés : pensons un instant aux talons dont nous n’avons plus besoin et gardons en tête que cela vaut pour les costumes, les sacs, les chapeaux, les manteaux, les chemises, les pulls, les blouses, etc. ; si nous allons plus loin, les coiffeurs et les manucures sont concernés.

En fait, derrière notre abstinence du beau et du style, ce sont des dizaines de métiers en berne qui se demandent comment survivre à cette nouvelle morosité que le virus a inoculé au plus grand nombre. C’est un nouveau récit à construire, une nouvelle donne à inventer et un nouveau modèle économique à imaginer. Et, il viendra un moment où le coût des choses se posera car comment résoudre l’équation de la rentabilité dans un contexte d’austérité inédite de la consommation, de la joie, de la vie dans la ville ?

Oserons-nous reconquérir cet art d’être à la française, cette élégance enviée par beaucoup dans le monde entier ? Et si nous n’avons même plus cela, que nous restera-t-il ? Dans quel domaine pourrons-nous être les premiers ?

Cette affaire, n’est pas qu’une question de style ; derrière, c’est toute une économie qui est bouleversée.

 

Nicole Degbo

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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.

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Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie ; il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux.

Montesquieu