Individuation
Deviens ton désir !
Édito — il y a 5 années
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Le french bashing fait partie de notre culture.
Le bashing est un sport national qui témoigne d’une insatisfaction chronique, contre le pays, contre l’entreprise, contre son voisin, mais rarement contre soi-même.
Dans "Les Irremplaçables", Cynthia Fleury explique que "la paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu’un si grand nombre d’hommes, après que la nature les a affranchis depuis longtemps de toute direction étrangère restent cependant volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu’il soit si facile à d’autres de se poser en tuteurs des premiers."
La volonté et le courage sont donc ce qui peut manquer aux révoltés du quotidien pour s’affranchir de leurs colères et de leurs frustrations afin d'aller vers un mieux ; un mieux, car il est si facile de se plaindre, de pointer l’index sur ce qu’il faudrait changer. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs dit-on, alors : pouvons-nous décider d’arrêter cette inclination nihiliste qui ne nous permet jamais d’être satisfaits de notre condition ?
Il ne s'agit pas de dire ici que chacun a une chance inouïe dans la vie, mais en comparaison d’autres pays, d’autres contrées, il semble bien que nous ne soyons pas trop à plaindre, même si nous avons encore des progrès à faire pour améliorer précisément cet art d’être heureux ensemble.
Alors, halte au râle quotidien, une habitude, qui ne change pas l’ordre des choses ; cela donne parfois l’impression d’être actif, mais il n’en est rien. Les professionnels du bashing ont une fonction : celle d’organiser une contagion émotionnelle négative. Au lieu de penser que nous avons de la chance, nous regardons inlassablement le verre à moitié vide et fustigeons la terre entière, et surtout les autres pour ce qui ne vas pas dans nos vies.
C’est oublier que nous avons le pouvoir de changer les choses. Deux options : celle de Descartes "changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde" ou celle de Nietzsche "Deviens qui tu es".
Dans les deux cas, c’est choisir d’aller vers quelque chose de concret, de constructif, c’est tourner le dos à la parole infertile pour bâtir en acceptant le postulat de Socrate "la vérité est toujours douleur."