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Le monde en 2040 - Rapport de la CIA - Technologies - Innovation - Société - Monde - Mondialisation - Transformation - Gouvernance - Emploi - Travail - Economie - Santé mentale - Humain - Fractures - Ruptures - Coalitions - Hégémonie -

Le monde en 2040

Code rouge | Transformations 3/3

Édito — il y a 2 années

❛Il ne faut pas empiéter sur l'avenir en demandant avant le temps ce qui ne peut venir qu'avec le temps.❜ Arthur Schopenhauer

L’éducation de tous sera fondamentale pour aborder avec un peu de sérénité le monde qui vient. 

1

Puissances contre puissances 

La plateformisation de l’économie va se poursuivre obligeant les entreprises à se convertir plus ou moins bien, plus ou moins vite, au numérique. La guerre spatiale va s’intensifier mettant en lumière de véritables enjeux commerciaux dont celui de la connectivité. Les entreprises iront plus vite que les États et certaines seront vraisemblablement et durablement plus puissantes que les États. Les enjeux de régulation vont se confronter à des paradoxes et des conflits d’intérêts d’ordre hégémonique. Aussi, le démantèlement sera en réalité un affaiblissement de la position dominante de tel ou tel pays. La Chine régule actuellement pour mieux confisquer, en particulier les données. Par ailleurs, la puissance de certaines entreprises est également le résultat de collaborations avec les États qui ne voudront pas déconstruire leur avantage concurrentiel. 

À cette inévitable digitalisation de la société, il y aura des réflexes de réindustrialisation pour préserver la souveraineté industrielle, mais aussi des tentations protectionnistes à travers des représailles commerciales et la loi comme outil régulateur. 

2

Un nouveau monde 

Le temps nous montrera que la loi ne nous protègera pas ; elle ne sera pas le bon rempart à la faiblesse de notre imagination. Nous allons devoir regarder le monde tel qu’il va être pour penser la transformation de la société au bon niveau. Nous allons devoir faire une gymnastique intellectuelle permanente pour apporter une réponse pragmatique, ambitieuse et suffisamment innovante pour changer les règles du jeu dans le sens de nos valeurs. 

L’éthique sera une récurrence au cœur de nos débats, mais elle ne devra pas brider l’imaginaire. Elle devra être un garde-fou constructif pour accompagner la nécessaire résilience des États, des entreprises et des gens. 

La technologie sera inévitable pour réussir des prouesses ; il est donc urgent que notre pays arrive à expliquer la puissance du digital au plus grand nombre. À écouter les peurs relatives à l’ARN messager, il est aisé d’en déduire qu’une partie de la population ne comprend vraiment pas le monde qui vient et il n’est pas tenable d’imaginer aller vers ces changements de nature ontologique, sans tenter d’expliquer aux citoyens le nouveau monde qui gît. 

La technologie va permettre des innovations révolutionnaires, notamment dans le domaine des biotechnologies. Récemment le MIT a communiqué sur une nouvelle manière de produire de l’énergie net zéro. Le mariage de l’intelligence artificielle et des neurosciences va produire des avancées inédites qui seront, par ailleurs, facilitées par l’analyse des données ; les objets connectés seront de l’ordre de 64 milliards en 2025 et plusieurs trillions en 2040. Le monde sera interconnecté et vulnérable aux cyber-attaques. 

La question des talents sera clef dans la course à l’innovation ; le tandem homme-machine sera valorisé pour accélérer les transformations ; mais, la manipulation des intelligences sera également au centre du débat. Il s’agira également d’avoir une vigilance mondiale pour éviter les externalités négatives qui seraient pire que l’intention, avec par exemple des expérimentations en géo-ingénierie pour manipuler les températures atmosphériques. 

La manière de penser la transformation devra répondre aussi à un impératif de soft power. C’est dire si actuellement, les débats dans le cadre de la présidentielle ne sont pas à la hauteur des enjeux. 

3

Et avec notre esprit 

Le monde qui vient va nous obliger à bâtir un nouveau contrat social. Fiers de la période des lumières, nous devrons nous résoudre à comprendre que la philosophie ne sera pas un outil suffisant pour penser le monde ; il sera utile et nécessaire, mais devra se conjuguer avec l’idée que le monde sera articulé autour des progrès technologiques et de la croissance économique ; et un des enjeux sera de donner une nouvelle définition à la notion même de progrès social. 

La science sera au cœur de tout ; et c’est bien le mariage des sciences dures et des sciences molles qui nous offrira des solutions inédites. 

En attendant, nous allons devoir réinventer les termes du débat pour comprendre comment transformer au mieux la société pour éviter d’être à la remorque des premières puissances mondiales. Nous allons devoir dialoguer et agir avec discipline car notre habitude de débattre plus que de raison offre un temps d’avance généreux à ceux qui, sans états d’âme, vont nous imposer leur vision du monde.

 

Nicole Degbo

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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.

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