Post-covid
1, 2, 3, masqués ! 1
Édito — il y a 3 années
Nous devons lutter contre la peur de nos peurs.
Le défi de cette rentrée est de continuer de vivre, presque que comme si de rien n’était, grâce au masque. D’aucuns s’insurgent contre cette précaution qui devient un devoir, à peine de sanction ; et, en même temps, quel autre choix avons-nous ?
Le confinement ne peut se répéter ; à l’exception de quelques irréductibles un peu étranges, personne ne souhaite vivre à nouveau entre parenthèses de la vie.
La vie doit continuer parce que d’autres vies en dépendent : celle des autres malades, celles des pauvres, celle des entreprises et bien d’autres vies encore.
Les entreprises doivent impérativement retrouver une forme de normalité pour protéger la viabilité du collectif, notamment des emplois.
Nous sommes fragiles, en convalescence, et nous devons mener nos guerres ensemble. Notre guerre est la reconstruction de l’économie pour éviter le chaos social.
Et personne ne gagne une guerre en ordre dispersé ; nous devons donc faire un extraordinaire travail mental pour nous discipliner et continuer de faire des projets en dépit des incertitudes car sinon, c’est la grande victoire de ce virus dont le taux de létalité n’est franchement pas très élevé.
Ce virus est gourmand tant il aime se déployer, mais à l’exception des publics fragiles (âge, poids, comorbidité, etc.), il tue peu, mais fatigue beaucoup.
Alors, la vie à tout prix est le cœur du sujet. Quelle vie ? Celle qui voudrait que nous nous protégions du virus quoi qu’il en coûte ? Ou celle qui voudrait que nous continuions à vivre pour protéger le cours de nos vies ?
La vérité est que nous sommes la clef ; notre comportement collectif sera déterminant et aura un impact sur un grand nombre de sujets : le travail, l’économie, le corps social. Il influencera le taux de télétravailleurs, le niveau de consommation, à commencer par l’envie d’avoir des activités culturelles, le taux de chômage, la tension du pays et bien d’autres choses encore.
Nous devons trouver le bon équilibre entre la coopération, la solidarité et, dans la mesure du possible, l’empathie entre les corps sociaux.
Plutôt que de nous diviser et de polémiquer, nous devrions nous tourner vers la réinvention d’un autre monde, un monde plus doux, plus inclusif, plus courageux et dont l’intelligence humaine serait le pivot.
Nous devons apprendre le care pour panser une société fragilisée qui ne sait comment lécher ses plaies, sans chercher un bouc-émissaire, fragmentant un peu plus la concorde nationale diffractée depuis trop longtemps.
Belle rentrée à tous !
Nicole Degbo