Un écrin peut changer, voire se métamorphoser, sans perdre son rôle par nature : protéger avec préciosité et ouverture pour emporter l’âme, l’espace d’un instant, dans un ailleurs possible, onirique et furieusement vivant.
Notre histoire avec l’Opéra a souvent commencé dans l’enfance, avec les contes puis les récits extraordinaires des créations qui nous offrent un voyage dans le temps, dans les sentiments et dans les arts, les arts vivants. Puis, en grandissant, ceux qui le peuvent tissent un lien avec l’Opéra ; pour certains, il s’agit d’une parenthèse enchantée et pour d’autres d’une simple mais bien agréable distraction des âmes.
Ce rapport à l’Opéra nous amène à considérer cette institution comme un objet onirique à l’initiative de créations plurielles. Nous y sommes attachés et avons envie de la sentir tout à la fois stable, rassurante et dans l’air du temps. Une équation compliquée car elle sous-tend l’idée d’une transformation subtile, mais visible, Elle doit s’incarner sans trop bousculer : comment rêver d’être un autre, en restant soi-même ?
Le champ ouvert par cette question est passionnant, je dirais même plus, il est bouleversant ; il s’agit de trouver le juste équilibre pour faire évoluer des métiers complémentaires, mais parfois si différents et qui connaissent des dynamiques dont l’agrégation des temporalités représente un défi de tous les instants. Comment trouver le bon modèle de transformation de l’intérieur pour qu’ils puissent être au diapason des attentes de l’extérieur, des clients surtout ?
Comment organiser un pont naturel entre la tradition et la technologie ? Comment organiser une diversité plus riche ? Comment être une passerelle sociale, rompant ainsi avec cette image par trop élitiste de l’Opéra ? Comment conserver son positionnement d’excellence en ouvrant ces arts à une audience plus populaire ? Comment s’inscrire dans cet éloge de la démocratie des yeux et des oreilles, en restant soi-même, proche de son identité, mais en même temps un autre ?
Comment rester excellents et préserver l’humain ? Comment gagner la bataille de l’humain dans un métier ou l’humain est à ce point central ? Comment renouer avec le sens de la fête à l’Opéra ? Une fête généreuse et accessible tout en restant élégante et singulière ?
Ces questions sont cruciales, inévitables mais passionnantes pour inventer une symphonie moderne et humaine qui raconte l’histoire de la transformation et du travail au milieu des arts vivants.
#CycleTransformationMétier