Cycle Transformation Métier
Le ballet de la mode
Actualités — il y a 5 années
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La mode est un murmure, une symphonie, une accélération.
Chaque silhouette est une proposition ; chaque silhouette est une invitation ; une invitation à essayer, changer ou réveiller un style. La mode est un voyage permanent qui tisse un pont entre les cultures, entre les matières, entre les couleurs et entre les genres aussi.
La mode est un langage qui crée des tribus, (ré)invente des codes ; la mode a un rôle d’intégrateur ou de désintégrateur social. Elle permet de gagner du temps ou d’en perdre.
La mode a donc du pouvoir, un étrange pouvoir que l’on aime aimer ou détester, selon les périodes. Mais, la mode est toujours une musique.
La mode est une mélodie dont les rythmes s’accélèrent ou ralentissent, selon l’histoire à raconter ; elle crée de la joie, de la mélancolie et parfois de la honte. Oui, la mode indispose souvent, plutôt les femmes ; les hommes et les enfants ont de la chance ; la mode propose des silhouettes portées par des enfants, des femmes-enfants, mais assez peu de femmes, alors même que ce sont précisément les clientes.
Alors, la mode change ; elle mute et signe à grand renfort de communication des chartes pour présenter désormais des corps non décharnés ; la mode proposerait donc de favoriser des corps dont la croissance est achevée ? Qu'est que cela raconte-t-il de la mode, de cet étrange objet de torture qui signifie aux uns et aux autres que la perfection est un progrès, alors même qu’elle utilise des subterfuges impossibles à conquérir ? Qui peut user de photoshop le matin ? Qui peut remonter le temps pour revenir à l’adolescence ou même à l’adulescence ?
La mode a un rôle social ; elle ne peut promouvoir l’anorexie, la chirurgie et autres artifices ; or, elle propose des créations parfaites, mais factices entre le maquillage, la coiffure, le camouflage et la sublimation des corps, dans des créations magnifiques. La mode doit changer et, en même temps, tout change déjà un peu, mais sans bruit.
La mode est une accélération donc…
Regardons le nombre de collections : 4 saisons, 4 à 8 collections, 3 fashion week ; il faut encore ajouter les croisières ; il faut aussi organiser les shows incroyables qui vont faire le buzz sur les réseaux sociaux, dans les magazines car la mode est un écosystème. La mode est une économie circulaire. Il y a les maisons de mode, les directeurs artistiques, spécimens particuliers, les collections, les magazines, les photographes, les maquilleurs, les coiffeurs, les bureaux de tendance, les copieurs de tendance, les copycats, tous les invisibles aussi et par capillarité, l’industrie du yoga et du healthy. La mode c’est aussi de la R&D, de l’écologie pour réinventer les matières, imaginer une nouvelle chaîne de production et trouver un meilleur équilibre entre la faune, la flore et l’espèce humaine.
La mode doit refléter la diversité de l’espèce humaine, tout en respectant l’environnement et sans anéantir le chiffre d’affaires ; la mode accélère.
Et si la mode prenait le pouvoir de nous faire ralentir ? Ralentir pour reprendre goût aux choses, sortir de l’attention en mode slasheur, de la consommation en mode zapping et protéger la création du rythme infernal et militaire imposé par le calendrier de la mode ; rythme qui brûle les cellules grises, épuisent les équipes et obligent certaines d’entre elles à tromper leur épuisement dans des paradis artificiels.
Tout changer, mais en restant soi-même. Continuer le rêve et en même temps faire sa rev(e)olution. Un bien joli projet à incarner au cours des prochaines années. À suivre !
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