La transformation est une échappée fantastique. Elle swingue et se fait inspirante. Le problème est que le plus grand nombre donne corps et vie à un concept virtuel ; la tête s’envole, mais le corps ne suit pas. Le corps résiste, trop ancré dans ses habitudes. Il devient alors un rempart de la rupture. Il glisse vers une impuissance acquise qui use de multiples subterfuges pour trouver des excuses au renoncement, sinon au non-commencement. On glisse alors d’une volonté de fer à une absence de faire.
Le problème de la transformation est ce grand écart mental qui refuse le choc du réel et se glisse dans le fourreau de la confiance voire de l’excès de confiance pour se convaincre que le temps n’est pas une arme tournée contre soi, contre la tempe de l’entreprise qui risque immobilisme mortifère à force de faux-semblants.
La transformation est un jeu d’adultes ; c’est un jeu sérieux.
Sa faiblesse est un péril jeune pour l’entreprise, tandis que sa force est une chance ; sa force est un salut nécessaire qui peut transformer le destin même de l’entreprise.
Ainsi, la transformation n’est pas juste une volonté, elle est une discipline, un ressort mental qui oblige jusqu’au bout, par-delà les obstacles. Elle implique de trouver un moteur fort : le sens pour commencer, puis vient inlassablement le rapport à l’échec de l’équipe qui impulse le leadership transformateur.
Transformer est un acte de folie et d’humilité permanent. Transformer, c’est tenter d’inventer demain, en acceptant de perdre du temps et de l'argent. Il faut initier des tentatives, réussir et parfois rater, mais apprendre toujours pour recommencer mieux et marquer le point qui fera la différence. Le mental est donc une des clefs.
La discipline du changement est une course de fond déterminée, tenace, curieuse et obnubilée par l’instinct de la victoire. Il faut avoir en partage le sens de la lutte, le sens du partage, le sens de l’écoute, mais également la capacité de remise en cause inévitable pour pivoter au bon moment.
La transformation est une évaluation permanente ; elle est un apprentissage continu ayant vocation à construire ou perpétuer l’héritage d’une marque. Il faut donc être assuré de connaître les potentiels individuels et collectifs de l’entreprise pour choisir le bon curseur du dépassement collectif, et en même temps impulser un rythme suffisant pour avancer sérieusement.
Le leader de la transformation se réinvente en Janus : il est un sage capable de muter en fauve pour embarquer son équipe dans un voyage inspirationnel, telle une équipée sauvage. Penser en sage, mais rugir en fauve donc...
Quelle histoire !