Entreprendre
KO debout... 7
Journal de bord — il y a 7 années
Temps de lecture: 2 minutes
Le ring de l'entrepreneur.
Vient un jour où l'entrepreneur, au début de son aventure, finit par entendre un bourdonnement. Il est debout, mais chaos et vit une chute intérieure ; il se voit tomber froidement, sans émotion, tout en sachant, que la chute ne sera pas douloureuse. Ce moment est le tic-tac de la saturation qui invite à prendre de la distance pour reprendre sa respiration et repartir de plus belle.
Le temps manque, file et cadre en même temps la somme de tout. Alors, nécessité est de faire face à cette écume du temps, pour ne pas sombrer et se contenter de vaciller, sans prendre peur, car rien de plus normal au fond. L'entrepreneur n'est qu'un homme, une entité faillible qui peut gérer tel un robot une foule monstrueuse de choses importantes ; mais, sauf bouleversement extraordinaire, l'humain n'est pas encore un magicien de la multitude.
Face à cette détresse du chronos, il faut apprendre à définir les bonnes priorités, à accepter rapidement ses limites pour mieux déléguer, à pivoter et à rester calme. Surtout, rester calme, car il ne sert à rien de paniquer, à peine de prendre les mauvaises décisions pour rassurer le temps. Mais, le temps n'est pas le maître. L'entrepreneur doit inévitablement rester le maître du temps dans un écosystème qui joue parfois, sinon souvent, contre son camp.
Difficile d'entreprendre tout seul. Donc, il faut accepter de s'appuyer sur les autres, mais aussi le principe de leurs défaillances. Bien entendu, les gens sont plutôt de bonne volonté, mais la volonté ne suffit pas toujours. Encore faut-il être entouré de gens qui comprennent les enjeux, la réalité, la tension du temps qui n'est pas élastique, et qui adresse son tambour pour que le cerveau reste alerte et focalisé sur le quadrant qui annonce et menace tour à tour.
Ainsi, entreprendre est à la fois une jeunesse et une vieillesse. Cette aventure conserve l'âme, vivifie les esprits et les réflexes. Mais, l'inquiétude s'installe dans le quotidien et taraude la tranquillité éparse du pilote à bord. Il s'agit bien d'un phénomène d'accélération qui précipite l'entrepreneur dans une intensité de jouvence, au prix d'une minute qui en vaut deux.
Le K0 fait partie de l'histoire. Il faut l'apprivoiser, l'utiliser comme curseur pour manager son énergie et gagner cette course d'endurance induite dans cette histoire d'architecture. Bâtir prend du temps, et il faut des fondations solides, malgré les tempêtes, précisément pour qu'elles résistent.
Alors, même KO debout, l'entrepreneur reste sur le ring, prêt à repartir au combat, pour arracher la victoire. Entendez-vous cette musique au loin ? C'est un air de résistance !