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Gouvernance - Décision - Culture

Gouvernance

Contemplation décisionnelle

Publications — il y a 5 années

Temps de lecture: 2 minutes

"Ce que l’on fait dans sa vie, raisonne dans l’éternité." Maximus Decimus Meridius - Gladiator, film mythique, nous enseigne que faire la guerre est un art ; et ne pas la faire, en est un autre. Ce qui compte est d’être lucide sur la réalité de la situation.

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Incompétence consciente ou inconsciente ?

L’entreprise est sur le chantier de guerre tous les jours ; elle est aux prises avec sa survie, sa croissance, ses choix, ses non-choix, la concurrence et le reste du monde. Le mouvement sur l’échiquier n’est pas un gage de réussite, mais l’absence de mouvement pose question.

Bien entendu, selon les circonstances, il peut être salutaire de s’arrêter un instant pour se couper de certains bruits et se connecter à d’autres ; l’idée étant précisément de mettre les bruits en perspective pour avoir les idées plus claires et réinterpréter ainsi et notamment les signaux faibles. S’arrêter pour s’instruire, et éventuellement pivoter, fait une belle différence avec le fait d’être immobile, comme contemplatif.

Cette absence de mouvement traduit souvent plusieurs choses, dont l’absence de vision. Une entreprise qui s’inscrit dans un mouvement erratique, murmure quelque chose. Elle raconte son absence de focalisation, sa vulnérabilité, mais surtout, elle décourage avant d’épuiser les équipes.

Ne pas savoir, se nourrit parfois de la cécité : avoir des œillères sur le monde et sur les menaces réelles de son écosystème. Savoir, mais avoir peur de trancher, comme pour annuler la prophétie, entraîne tout le collectif de l’entreprise sur un terrain glissant.

Certains sont encore aveugles de leur incompétence. Ils négocient avec le temps, temporisent tout et n’importe quoi et surtout, maîtrise l’art de l’illusionnisme. Ceux-là, instrumentent un bouclier de paroles pour tromper le monde. Ils organisent des conciliabules dont le résultat sera l’absence de décision. C’est l’art de la comitologie, l’expression d’une certaine comédie humaine. On pourrait d’ailleurs parler de "cométologie" ; cet écran de fumée qui consiste à partager sempiternellement des avis plus ou moins experts qui mettent, bien entendu, en lumière une montagne de risques. Et alors, chacun doit valider le risque de son périmètre à coups de réunions dont les coûts achèvent de s’envoler. Puis, il faut une nouvelle réunion pour faire état de l’avancement et se rapprocher d’une demi-décision interrompue par les congés, pause salutaire qui retarde d’autant plus la mise en danger décisionnelle.

Et donc, quelques mois plus tard : rien. Non, pendant ce temps, il ne s’est toujours rien passé. Et cette anormale étrangeté se produit dans une étrange normalité.

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Une mortelle stase

Toutes ces réunions qui rassemblent des dirigeants, des décideurs qui ne produisent aucun résultat, sans avoir en tête le coût du temps qui passe, le coût de ce temps improductif, qui est parfois une frontière de vie ou de mort !

Cet immobilisme quasi culturel est une stase, une stase mortelle ou une mortelle stase. Elle traduit l’absence de guidance décisionnelle d’une partie significative de l’écosystème, privé ou public, immergé dans des atermoiements qui n’ont plus aucun sens ou en tous les cas, l’ont perdu en chemin.

La peur, le manque de courage, l’inconscience du temps, le jeu politique, peu importe, ce refus d’obstacle a un impact sur l’entreprise, la crédibilité des dirigeants, l’engagement des équipes, la fiabilité auprès des partenaires et in fine l’attractivité de la marque auprès du marché. Ce choix de non-agir, de ne rien entreprendre, sinon d’expédier les affaires courantes est un chant du cygne qui n’augure rien de bon et dont le coût réel est abyssal.

C’est une musique qui positionne l’entreprise hors du temps, en retrait de toute compétition sérieuse et féroce. C’est parfois une entreprise riche qui brûle son précieux bas de laine pour compenser le rien, mais ce sont surtout des milliers d’entreprises condamnées de manière inéluctable à une mort certaine, entraînant dans leur sillage d’autres entreprises qui ont fait confiance.

Mais, la confiance comme dirait l’autre, "c’est le problème de l’autre", n’est ce pas ? Mais c'est un argument insuffisant pour justifier cette inénarrable contemplation décisionnelle, cet impossible "attendre et voir". Et, à l’échelle d’un pays, cette stase est un dangereux péril qui peut réduire à néant les efforts de tous.

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Si tu veux être heureux ; être un homme libre ; laisse les autres te mépriser.

Sénèque