Entreprendre
Autant en emporte l'entrepreneuriat 6
Journal de bord — il y a 7 années
Temps de lecture: 2 minutes
Oser avoir une idée folle, une étrange et belle envie de changer le monde.
L'entrepreneuriat est une force implacable qui nous cloue au sol, comme la puissance d'un plaquage au rugby.
C'est la réjouissance d'une réussite basée sur une idée, une stratégie, une tactique, un collectif et la célébration de temps de solitude.
L'énergie de cette aventure emporte presque tout sur son passage ; c'est une fureur, une vitalité qui vient de la terre, mais qui peut venir aussi du ciel.
C'est une décision porteuse d'espoir pour soi-même et pour les autres ; c'est une ode au collectif ; "la vie est un je, mais elle a besoin des autres pour se conjuguer", aime à dire Daphné ROULIER. Ce postulat s'applique aussi à l'entreprise.
Il y a plusieurs natures d'entrepreneurs : les solistes qui prospèrent sur une idée magnifique, ceux qui veulent vivre quelque chose de grand, même à petite échelle, ceux qui souhaitent créer un esprit de corps qui confine à une troupe de troubadours sérieux, mais joyeux, pour que ça swingue, pour entamer une marche certaine vers une croissance heureuse.
Au fond, c'est aussi une affaire de famille, certes différente du corps filiale ou matrimoniale, mais une famille quand même. C'est est une cellule de proximité, presque d'intimité où prospèrent les émotions. Tantôt, cette humanité mène à la victoire et tantôt, nous pourrions écrire "ci-gît une entreprise, emportée par la tempête des émotions".
Nous avons tous entendu le récit d'entreprises mortes de conflits, mais en fait d'humanité ; ce sont des egos qui s'entrechoquent, des visions qui s'opposent, des arbitrages qui divergent, des avancées, des reculades..., bref, la vie.
Et, l'entreprise vit au rythme de tout cela. Elle se soude, se fragilise, se disloque, se recompose. Son cœur bat au rythme des hommes.
La renaissance s'incarne parfois dans la cession de l'entreprise qui représente alors une occasion de bâtir une nouvelle vie. C'est une autre vie qui redéfinit un horizon a priori prospère et éloigne, de temps à autre, le spectre d'une mort programmée.
Bâtir est en définitive l'écume de l'entrepreneur qui veut construire, créer quelque chose, s'enorgueillir d'un legs comme trace d'un passage sur terre.
Je pense aux GAFA ; pourquoi eux ? Précisément parce qu'ils ont une ambition démente, mais construite. La vision repose sur la folie créatrice de véritables bâtisseurs inspirés et obnubilés par la volonté assumée de changer le monde. Changer le monde pour réaliser un dessein noble ou fantastique, en laissant assurément une empreinte sur terre, et en l'occurrence une trace mondiale.
Alors oui, autant en emporte l'entrepreneuriat, pour collectivement laisser ne serait ce que l'ombre de quelque chose qui s'appelle le courage.