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COVID-19 - Monde d'après - Entreprises - Dirigeants - Société - Salariés - Sens -

Post-covid

Un Armageddon sans lendemain 9

Édito — il y a 3 années

Sérieusement, "le monde d’après" serait-il déjà du passé ?

Cynthia Fleury exprimait récemment cette idée que 2020 aura été une expérience d’effondrement. Les êtres finissent essorés par cet incessant ballet de "stop and go", sans visibilité définitive ; dans un même temps, les entreprises ont vécu la même expérience, mais d’une autre façon. 

Passé le chaos de l’irréel, de l’étonnement et de la peur, les entreprises sont passées en état d’urgence ; elles ont dû arbitrer dans les plus brefs délais les décisions de nature à sauvegarder la viabilité financière de l’entreprise ; elles ont fait cela dans un temps un, avant de commencer à penser l’après en des termes stratégiques. L’urgence était la vie d’aujourd’hui qu’il fallait sauver de la mort. Dans cet instant, la norme a été remise à sa place : seule l’utile était nécessaire. Quant à l’évitement, il a été relégué aux calendes grecques car l’effondrement n’était pas un jeu, ni une répétition générale ; l’effondrement était déjà là, sous nos yeux, grandissant et menaçant et le non-agir était sans ambiguïté une option suicidaire. 

Puis, presque dans un mouvement esthétique, des voix se sont élevées pour sublimer le chaos. Subitement, de concert, des acteurs de tout horizon ont tenté de poser un regard juste sur les choses, comme s’il était besoin de souligner la faillite d’un système en état de putréfaction. 

Mais que désignait donc ce besoin de parler, d’imaginer un autre monde possible fondé sur d’autres paradigmes plus justes et mieux humains ? Avions-nous besoin de gagner du temps pour décrire avec force de mots et de sentiments notre faillite systémique ? 

N’était-ce pas au contraire le moment du courage, celui de l’action sans tarder et sans délai ? 

Certaines entreprises ont trouvé dans la définition d’une raison d’être une bouée de sauvetage ; d’autres ont fait ce qu’elles savent faire : licencier sans imagination ; d’autres essaient de trouver un équilibre entre l’utopie humaniste et le pragmatisme économique et d’autres encore sont tout simplement K.O.

Mais, dans combien de cas, l’autopsie holistique du réel aura été commanditée ? Rien qu’à observer le repli tranquille de l’occurence "monde d’après", il est à parier que les bonnes résolutions vont discrètement jouir d’un enterrement confidentiel. 

Immergés dans l’opérationnel, de nombreux dirigeants reconnaissent la valeur du collectif tout en regrettant le retard accumulé dans la transformation digitale. Et pourtant, reprendre le chemin d’hier, s’inscrire dans la continuation du passé représente un risque opérationnel majeur et sous-estimé. Trop occupé à colmater le fond de la cale, les dirigeants ne mesurent pas le risque de mélancolie des salariés ; ils ne voient pas que face à un tel Armageddon, toute absence de changement systémique sera vécue comme un affront par les équipes ; ils ne comprennent pas que nous sommes en train de franchir un seuil mélancolique de non-retour si nous persistons à ne pas agir. Une telle crise ne peut pas produire une non-issue, à peine de provoquer un abandon psychique de tout progrès social et sociétal ; le risque est celui-là : plonger un pays tout entier dans un schéma d’impuissance acquise. 

Alors, sommes-nous prêts à prendre ce risque alors qu’il y a tant à faire ? Allons-nous oser la non-action au lieu de lancer les chantiers de transformations nécessaires pour réparer ce qui est cassé dans les entreprises ? Quand allons-nous restaurer la confiance, construire des organisations plus intelligentes et mettre le sens au cœur de l’action du quotidien ? À quel moment allons-nous saisir l’opportunité de gouverner à nouveau, dans un temps long, en construisant l’avenir de tous, à commencer par celui des salariés les plus menacés par la vague technologique qui renverse les fondamentaux du travail ? 

Nous n’arriverons à sauver les choses qu’en articulant notre action autour d’un triptyque fondamental et désormais inévitable : gouverner, éduquer, soigner.

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Le courage, c'est prendre du recul, réfléchir et construire avec patience pour agir et changer les choses.

Georges Haddad