Des femmes puissantes
Terrain de je
Édito — il y a 8 mois
Mesdames, la lune peut être un horizon.
Comment être une autre, et en même temps la même ? C’est une des réflexions qui tourmente les femmes qui ont un vrai potentiel de puissance.
L’authenticité est un horizon auquel peu de femmes acceptent de renoncer, tout en se demandant si ce n’est pas la seule issue pour assumer pleinement leur leadership. Alors, pour ouvrir cette porte, il leur faut souvent apprendre à se réinventer dans la différence. Elles doivent accepter leur virtuosité pour devenir un artiste pluriel du pouvoir. Elles doivent assumer, sans modestie, un esprit mutant pour conquérir leur liberté.
L’équation n’est pas impossible ; elle implique d’abandonner l’armure parfaite et, d’une certaine manière, de refuser l’esprit de sérieux pour oser investir le génie du contre-pied contre elles-mêmes. Le pouvoir induit la permission d’exister avec force et désinvolture, tout en inventant un abécédaire des lettres perçantes pour faire entendre leur voix, avec assurance et sans arrogance.
Et même si le fioul du pouvoir, c’est la fronde, chacune doit trouver de la force dans l’idée qu’on est rarement le produit de soi seul. Les femmes doivent, à l’évidence, se tenir à distance de la sévérité qui nourrit des huit-clos décapants qui se transforment en châtiment de soi à soi.
D’un je à l’autre, il faut aller d’un jeu à l’autre pour questionner le monde avec l’assurance qu’en toute chose, l’humanité se dessine à travers un geste, une attitude ou une situation. Le pouvoir n’est pas fatal ; il peut garder une forme de douceur et, en même temps, s’alléger de la recherche obsessionnelle du point de perfection qui rassure et donne le courage d’entreprendre le dossier suivant.
La puissance est un art ; celui du mentir vrai pour maîtriser la douce brutalité de l’échiquier qui tue ceux qui hésitent par désir de plaire. La règle est d’échapper au désir des autres pour assumer enfin son désir propre.
La vie est un jeu pour qui sait jouer ; il requiert simplement d’oser chercher l’accident pour faire le mur et être une femme majuscule. Une femme puissante doit gagner l’épreuve du miroir et s’affranchir des doutes et des peurs pour affirmer sans trembler : « Je suis un slogan rebelle. Je suis une femme puissante. »
Nicole Degbo
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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.