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Monde

L’heure du discrédit

Édito — il y a 2 mois

❛Si le seul outil que vous avez est un marteau, vous verrez tout problème comme un clou.❜ Abraham Maslow

Hier, comme des millions de gens, je me suis levée sonnée ; les résultats de l’élection américaine n’était pas encore définitifs, mais c’était mal parti. Étrangement, je fais partie de ceux qui voulaient croire en la défaite de Donald Trump plus qu’en la victoire de Kamala Harris, tout en étant parfaitement consciente de la faiblesse de la candidate sur le terrain du leadership. 

 

L’illusion de la grandeur 

C’est une candidate qui a joué la carte de la prudence dans un pays taraudé par un mélange improbable de conservatisme et d’audace. L’élection de Donald Trump signe une dérégulation de l’économie sans précédent avec peut-être pour la première fois, les commandes d’une administration clef confiée à Elon Musk qu’une politologue qualifiait récemment d’Oligarque américain. 

Kamala Harris a parlé de droits humains et de joie, mais elle a fait l’impasse sur le coeur du réacteur américain : le business ; elle a parlé de petits plans pour des petits commerces ; sa vision gagne-petit n’a emporté ni les cibles, ni les foules. De plus, sa prudence excessive sur les sujets géopolitiques et technologiques ont achevé de convaincre de grands entrepreneurs de se liguer contre elle. Donald Trump promet de financer un choc de compétitivité, en réduisant de manière non-symbolique la fiscalité des plus riches, entreprises et personnes, tout en serrant la bride des importations. 

Les Etats-Unis sont une Nation pragmatique qui a tranché sur l’économie et le sentiment qu’elle serait protégée. Cela interroge clairement sur le pouvoir magique d’un homme qui sait réconforter les classes populaires sans fondamentalement rien faire pour elles ; il a ce même don avec les hommes qui, manifestement, peu importe les insultes dont il les affuble, se précipitent pour voter pour lui, au nom d’un virilisme suranné. 

Cette croisade en règle contre le wokisme est très perturbante car l’angle confisque le débat et laisse à penser que l’égalité n’est plus un sujet car une partie de la population refuse de considérer les inégalités comme injustes ; ils pensent certainement que les personnes discriminées doivent faire avec et cela vaut pour les femmes, les LGBTQIA+ et les minorités visibles. 

La première puissance mondiale n’a aucun problème à ramener au pouvoir un homme qui aurait dû aller en prison ; cela en dit long sur la crise morale de la population américaine et de leadership s’agissant des partis démocrates et républicains. 

 

L’ère de l’imprévisible 

Les Etats-Unis ont à sa tête le plus vieux président de l’histoire des Etats-Unis qui divaguent régulièrement au milieu de deux ou trois idées légèrement articulées. Ce candidat est celui des bas instincts, mais la majorité des américains est ok ; elle donne son assentiment pour défaire les droits de certains avec la complicité tragique de la Cour Suprême. 

Cette élection est une tragédie qui éloigne les Etats-Unis du modèle inspirationnel historique. Les américains sont apeurés par la différence ; les américains se noient dans le rejet de l’autre ; les américains préfèrent l’insulte au respect ; les américains ont peur des femmes fortes et choisissent de ne pas les prendre au sérieux. 

Bref, la démocratie américaine est à l’agonie et nul ne sait si elle saura résister à quatre ans de plus sous l’ère de Donald Trump qui n’a eu de cesse de parler de revanche. Ce constat est saisissant ; il est baudelairien et suggère qu’il est vital que l’Europe commence et achève sa mue vers une souveraineté européenne véritable pour réussir à faire face aux assauts futurs et anticipables de l’administration Trump. 

Le monde qui vient va se durcir et chaque bloc devra être impitoyable pour s’en sortir. Trump est certes vulgaire, mais il est assurément brutal. Hier, il était imprévisible et demain, il sera brutalement imprévisible et revanchard avec par ailleurs une grande facilité à déléguer des essentiels régaliens à ses partisans et soutiens financiers qui ne jouent que pour leurs intérêts propres. 

Voilà pourquoi, à défaut d’avoir une conversation politique de haute volée, il est plus que temps d’avoir une conversation rugueuse dans les entreprises pour regarder le monde tel qu’il est et bâtir ainsi des diagnostics lucides pour transformer vite et bien ce qui doit être réinventé. 

La fracture du multilatéralisme et des blocs d’alliance dans un monde de polycrise devrait être un détonateur suffisant pour comprendre que notre maison brûle et qu’à plusieurs égards, l’Amérique n’est plus notre alliée car nous sommes à l’heure du négationnisme et du discrédit. 

 

Nicole Degbo

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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.

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Il n'est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir.

Albert Camus