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Société - Communication - Image - Réseaux sociaux - Storytelling - Images - Entreprises - Dirigeants - Authenticité -

Société

L'ère de l'image

Édito — il y a 2 années

Quelle est la vérité de l’image ?

1

Raconter 

Nous sommes à une époque où l’image a un rôle prépondérant. Et c’est précisément le fait des réseaux sociaux qui poussent chacun, y compris les entreprises, à être son propre impresario. 

Au départ investis par les communicants, les réseaux sociaux sont désormais l’apanage de tous, jusqu’à l’exagération. Tout le monde veut raconter une histoire et, pour cela, les gens ont pris l’habitude de se mettre en scène, au risque d’abandonner toute forme d’intimité et même de mettre à mal la sacro-sainte confidentialité des affaires. 

Ainsi, il n’est désormais plus rare de voir fleurir sur les réseaux sociaux des acteurs du conseil qui prennent en photo des instants avec leurs clients pour raconter qu’ils travaillent et dire de manière explicite les sujets sur lesquels ils sont engagés. 

Il est par ailleurs de plus en plus fréquent de voir des entreprises dévoiler avec la régularité d’un métromètre des moments de vie qui subliment la réalité. 

C’est le besoin de signer avec fierté quelque chose qui traduit la spéculation d’une attente. Mais au fond, que racontent ces images et à qui sont-elles adressées ? Et d’ailleurs, quelle est l’authenticité des images ? Sont-elles le fruit d’un montage ? Quel filtre a-t-il été utilisé pour sublimer le réel d’une situation ? Et quelle serait l’humeur de l’image de l’instant d’après ? Qui est dupe de ce storytelling virtuel qui raconte ce qu’il veut ? 

Les messages sont bien-sûr à l’attention du marché. Il s’agit de dire que tout va bien, que les salariés sont heureux et qu’il y a un cap ; or, beaucoup d’entre nous savent que c’est rarement tout à fait vrai. Combien d'entreprises sont-elles démasquées en secret ? Quels seraient les récits si précisément toute confidentialité était définitivement abolie ? À quel moment la communication va-t-elle trop loin et devient contre-productive tant elle est mensongère ? 

2

Se perdre 

Certaines entreprises utilisent l’image comme un relais du réel. Elles ont donc bien quelque chose à dire ; mais d’autres entretiennent une dangereuse confusion entre savoir-faire et faire-savoir. Certaines entreprises racontent ce qui ne s’est pas passé et ne se passera pas alors qu’elles sont conscientes qu’il faudrait que quelque chose se passe, tout en cultivant le déni du chronos, repoussant ainsi le tempo du nécessaire aux calendes grecques.

Et clairement, dans ce cas, le message devient désastreux pour l’interne. Les salariés ne sont pas dupes car ils vivent précisément la dissonance entre la réalité et le mensonge. 

Il existe des salariés qui sont informés de choses importantes grâce aux réseaux sociaux ; d’autres observent en silence les étapes du cap d’une histoire en trompe-l’œil dont le récit programmé post après post ne trompe plus personne, mais exacerbe, au contraire, le courroux des premiers concernés. C’est ainsi que petit à petit, les réseaux sociaux peuvent diffracter le sens du réel en entreprise, en impulsant par ailleurs une dynamique nihiliste en matière d’engagement. 

Quand le changement est nécessaire et vital, les salariés attendent mieux qu’une communication sur les réseaux sociaux. Ils attendent de la lucidité et de la responsabilité de la part des dirigeants, incluant la direction de la communication. 

C’est la raison pour laquelle, la communication en images ne peut pas être une éternelle distraction. Elle doit faire lien avec le réel ; et l’authenticité du message est résolument un devoir de vérité.

Vu la profusion des images, le temps est venu de ralentir, d’arbitrer et de définir une nouvelle ligne éditoriale. Que dire et pour quoi faire ? À quel point l’image est-elle le reflet du réel ? À quel moment le contenu devient-il un manque de considération pour les équipes ? C’est le moment d’évaluer le temps à consacrer à ce récit virtuel pour ne pas trop se perdre. 

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Nicole Degbo 

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