Le mix, c’est chic

La diversité insiste à affirmer que l’essentiel est d’ailleurs, dans l’altérité, tandis que la discrimination est rétive à se commenter. Elle est peu bavarde et se pratique sans s’assumer car le préjugé est encombré de lui-même, une fois nu. Ce silence est un frein au progrès, à la déconstruction des biais et des idées qui fabriquent, à terme, de la discrimination ; et ces angles aveugles et avares de paroles mettent facilement en échec les actions de sensibilisation qui ne savent pas toujours si elles visent juste.

Aussi, en ces temps moroses, il y a une urgence à court-circuiter le repli pour convaincre que la diversité est belle et pas bête ; elle est plus souvent le mariage du fond et de la forme que de la carpe et du lapin. 

La diversité est un enjeu de première nécessité dont le défi est de célébrer la richesse de nos identités plurielles. Alors, osons tremper la plume dans la plaie pour braquer nos doutes, nos peurs, nos ignorances, nos reculs, nos coeurs fermés et nos cerveaux étriqués et reconnaître humblement que chaque discrimination pèse son poids de souffrance ; et, dans les interstices de la douleur, se nichent les illusions paumées des victimes, quand bien même elles seraient fortes et armées. En effet, ce n’est pas le manque de mérite qui justifie la discrimination, c’est un cruel manque d’ouverture et d’imagination qui brûlent les ailes d’une partie de la population qui se voit alors fragile comme un roc, avant de se fracasser quand le mur s’élève au lieu de se réduire. 

"Yes, we can" : c’est le slogan rebelle des résistants, des agiles, des résilients qui refusent de se laisser définir par la peur de l’autre ; c’est la promesse de transformer une rage précoce en une gaieté féroce ; c’est la volonté de décadenasser les esprits pour provoquer une rupture de style et accompagner les entreprises sur les chemins d’une performance nouvelle. 

La diversité éclaire car elle brouille les certitudes ; elle chahute, brasse, épice et questionne tout ou beaucoup de choses, à l’aune des expériences respectives qui créent un arc de créativité. Et lorsque cette culture au sang mêlé réussit, elle facilite la capacité à se réinventer dans la différence. Elle est une ouverture majuscule, qui, l’air de rien, tourne le dos au système pour accueillir autre chose : la modernité, l’innovation et une singularité qui fait la différence précisément. 

Alors, au diable le délit de sale gueule ! 

Aux âmes fracturées, à force de rejet.

 

Nicole Degbo

-

La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.