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La Cabrik - Gouvernance - Curiosité - Prospective - Management - Transformation - CEO - Entreprises -

Gouvernance

La culture du dehors

Édito — il y a 1 mois

"Les entreprises doivent s'entraîner à voir le changement comme une opportunité et non comme une menace. Et c'est le rôle du top management de le leur apprendre." Joseph Schumpeter

Seulement, pour réussir à faire cela, encore faut-il être conscient du monde extérieur. Voilà pourquoi, il faut faire entrer la culture du dehors dans les réflexions stratégiques. 

Cela sonne comme une évidence, mais je suis frappée du nombre de dirigeants qui ne lisent même pas le journal ou à peine. C’est encore plus fou d’observer que beaucoup de dirigeants et de managers ne sortent pas. Nous avons l’habitude de voir des dirigeants, invités comme speakers à des conférences, prendre connaissance de leurs éléments de langage et partir dès que leur partition est jouée ; peu d’entre eux prennent le temps d’écouter pour prendre la température. Je reconnais que le propos n’est pas toujours intéressant, mais il est souvent instructif pour évaluer le curseur de lucidité et de progrès de la société ou d’un secteur. 

Le changement n’attend pas ; je le dis et le répète inlassablement. Il est donc vital de mettre en place une discipline de curiosité pour challenger le réflexe de s’en tenir à la vie intérieure de l’entreprise. 

Régulièrement, dans le cadre des conversations avec les équipes, à l’occasion des projets de transformation, j’ai l’impression d’être un oiseau de mauvais augure qui annonce les mauvaises nouvelles alors que je fais juste entrer la réalité des enjeux dans le cœur des réflexions. 

Penser enfermé dans son monde favorise des hypothèses fausses ; certains diront que ce n’est pas si grave. Je m’inscris en faux de cet avis car c’est du temps perdu, de l’argent gaspillé et une transformation compromise, au moins sur le plan calendaire. Or aujourd’hui, qui a le temps de perdre du temps ? À dire vrai, plus personne. 

La mission des dirigeants, et du management en général, est de sortir de la facilité, en montrant, au contraire, l’exemplarité des bonnes pratiques. Cela fonctionne en cohérence avec l’activité de prospective qui est en berne dans bien des organisations. Alors, comment penser le monde si l’avenir est un épais brouillard ? Ce n’est pas parce que le sujet est évité qu’il disparait de l’échiquier mondial ; et désormais, l’impact de cette cécité est global : économique, social, technologique. 

Cet exercice n’est pas confortable car il exige de confronter les équipes à la brutalité des faits. C’est un geste de maturité que de regarder le monde tel qu’il est, en remisant au placard les illusions mortifères qui poussent les uns et les autres à s’accrocher aux habitudes et à temporiser le bon moment pour faire enfin les changements nécessaires. 

La culture du dehors, cela s’apprend ; et tout commence par la curiosité, idéalement pléthorique, pour confronter les sources et les points de vue, puis le débat, musclé si nécessaire, car seule la disputation entraîne des choix clairs et suffisamment assumés pour être incarnés par les premiers de cordée. 

Ce n’est pas une coquetterie, mais un acte de gouvernance responsable pour se donner collectivement les moyens de faire les bons choix. L’argent est roi, mais le point de départ de l’équation est la justesse du diagnostic ; sans cela, l’argent ne sert à rien, à part à faire tourner le moteur, mais un moteur dont l’obsolescence est programmée. 

 

Nicole Degbo

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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.

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Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même.

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