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Gestion de crise - Management - Gouvernance -

Management

La crise du 55

Édito — il y a 5 années

Temps de lecture: 3 minutes

Le curseur de la check balance est un indicateur de succès ou d’échec face à une crise : peindre une situation avec recul pour offrir un écrin à l’honnêteté puis assumer avec courage pour agir juste.

La naissance d’une crise est souvent la conjonction de plusieurs facteurs soumise à l’interprétation des tiers. Et, c’est précisément, l’aléa émotionnel et/ou intentionnel qui décide de la tension qui va s’emballer ou pas, au risque de faire naître une crise. 

Lorsque celle-ci se déclare, l’enjeu est simple : évaluer la situation avec un regard tranché au couteau ; cela signifie analyser la brutalité des faits, sans complaisance, ni excès. Les faits, juste les faits rien que les faits pour leur donner l’interprétation la plus juste et tenir le fil d’une histoire dont les ressorts peuvent d’ores et déjà prêtés à confusion. 

Les faits bruts exigent du recul pour construire un récit cohérent. La crise vient souvent d’une maladresse ou d’une bêtise. Il faut l’accepter et articuler un storytelling respectant une transparence raisonnable. Il n’est pas nécessaire de tout dire mais il est inutile de mentir. Le discernement organise le tri pertinent pour éviter de provoquer la curiosité ou le courroux des adversaires car ils sont toujours là, aux aguets, discrets ou tapis dans le noir.  

Avoir du recul, c’est précisément ne pas faire l’impasse sur les causes racines. Quels sont les ingrédients de la débâcle ? Quels sont les évènements constitutifs de la crise ? Quels sont les particularismes qui ont provoqué l’exception évitable ? Il s’agit alors d’analyser les faiblesses, les forces, les menaces et les opportunités pour organiser une parade intelligente fondée sur un corridor de vérité.  

Dire vrai ou avoir une lecture vraie des évènements ? Dire sa vérité ou la réalité ? Etre dans le rationnel ou l’émotionnel ? Tout peut être vérité mais nous voyons bien que celle-ci est rendue fragile par la dimension interprétative de la situation. 

Le seul chemin à entreprendre est donc celui de l’honnêteté. Raconter une vérité relative mais honnête pour expliquer les faits, tout en rappelant la dimension humaine des êtres ; oui, les personnes sont faillibles et au nom de cette vulnérabilité universelle, l’honnêteté et l’humilité atténuent souvent la virulence des assauts. 

Avoir conscience de ce que les faits peuvent provoquer comme émotions offre déjà une longueur d’avance ; ni exagérer, ni minimiser même si la prudence privilégie plutôt le principe de précaution et encourage la dramaturgie plutôt que la légèreté. 

La conscience du réel et encore mieux du possible permet de gérer au mieux la pression dont les contours sont facilement imprévisibles. 

Le vrai défi de la crise est bien d’y faire face, de canaliser la tornade verbale et virale qui nourrit encore et encore la bête.  

Faire front c’est déjà assumer les faits, organiser le récit et se tenir droit, fort de la vérité. 

Faire front c’est agir en conséquence ; c’est définir une solution répondant aux impératifs de sens et de cohérence. C’est répondre juste sur le fond et la forme. 

Faire front c’est anticiper la riposte pour élaborer des contre-ripostes. 

Rien ne se gère avec la fuite même si le calme est de rigueur. 

Rien de se gère avec l’ego même si l’assurance est nécessaire. 

Rien ne se gère dans le déni même si la peur est naturelle.

Rien ne se gère dans la précipitation en dépit de l’ambition de résoudre les problèmes rapidement. 

La crise est la faillite des hommes livrée aux émotions et/ou à l’instrumentalisation de la vindicte populaire, autre faillite des hommes.

Nicole Degbo 

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Article publié dans Les Echos, à lire ici.

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