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Société

Face to...

Édito — il y a 4 années

Comment inventer demain sans accepter de regarder le réel du présent ?

La France semble dans un abîme ; le pays se dispute avec agressivité, désespoir, impatience et tout le monde veut avoir raison. 

Les entreprises semblent épargnées, mais est-ce bien vrai ? N’est-ce pas une tactique de précaution, pour avoir la paix et ne rien risquer face à son employeur ? Est-il possible que la fureur de la rue s’arrête aux portes de l’entreprise ? 

Au café, dans le métro, dans la rue, au détour d'une marche d'infortune, sous un abribus, partout les gens disent que le pays est en colère. Mais de quoi cette colère est-elle le nom ? 

Les uns et les autres parlent de rassemblement, d’unité, mais le tous contre tous prospère ; c’est une nouvelle lutte des classes ; c’est la fusion du choc des mondes : ceux qui comprennent les enjeux d’avenir et ceux qui ne regardent que le présent ; c’est une autre version de la fin du mois vs la fin du monde. Ces mondes ne partagent pas le même horizon et l’inquiétude n’est pas située sur le même méridien. Chacun pense que l’autre a tort, mais en réalité, tout le monde a raison. 

Aussi, face à ces antagonismes, comment piloter l’avenir quand le présent occupe tant d’espace ? Comment juguler la pression sociale et collective qui murmure la peur des gens face au déclassement économique et numérique ? Comment blâmer ceux qui fustigent la mondialisation qui leur laisse de moins en moins d’acquis et en définitive de droits ? Comment donner une vraie crédibilité à la centralité de l’humain quand les symptômes d’une gigantesque réification est en marche ? 

Cette équation est complexe ; c’est une aporie que nous devons inlassablement tentée de résoudre pour réussir à avancer dans la plus grande concorde possible. 

Quelle pédagogie mettre en œuvre pour expliquer aux plus fragiles que demain sera encore plus menaçant qu’aujourd’hui et comment obliger ceux que nous souhaitons protéger à écouter ? Comment rassurer dans l’inquiétude ? Comment convaincre les déshérités d’aujourd’hui que l’avenir est inévitablement sombre et lumineux et qu’une large partie de la solution reposera sur leur bon vouloir : celui de changer de regard, de se former, de gagner en mobilité, de répondre à l’injonction d’agilité ? Comment réussir un plaidoyer qui ne décime pas l’espoir et assurer à chacun que ses ressources sont plastiques et qu’à bien des égards, la réussite est possible ? 

Nous ne réussirons pas à transformer les entreprises et le pays sans mener cette bataille de lucidité ; et notre responsabilité collective n’est pas en reste. Nul ne peut se satisfaire de voir le pays à ce point atomisé par une compréhension du monde à plusieurs vitesses, sachant que les plus vulnérables sont précisément les moins éclairés. 

Nous devons sortir de cette dénégation du réel des uns pour converger vers la prospective éclairée des autres. Il ne s’agit pas nécessairement de mettre tout le monde à niveau sur l’ensemble des expertises, mais de dire les enjeux fondamentaux qui obligent à un changement de comportement anticipé pour protéger le plus grand nombre de la vague gigantesque qui pointe sur nous et dont les grondements sont d'ores et déjà annoncés par les ressacs de la peur.

Nous devons armer les foules sur le plan cognitif pour éviter l’affaissement total de la Cité. C'est notre devoir moral. 

 

La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne la construction de nouveaux modèles de croissance pour relier l'économie à l'humain. 

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Ce n'est pas si facile de devenir ce qu'on est, de trouver sa mesure profonde.

Albert Camus