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Education

The constant learner

Édito — il y a 4 années

Il est presque déjà trop tard.

La France est un pays formidable en dépit des critiques presque mécaniques du quotidien. La France est un pays qui nous donne du temps et qui nous protège. La France offre un cadre qui atténue la brutalité du monde, quoique certains en disent. 

Notre pays n’est pas parfait. Tout le monde n’y est pas heureux, bien au contraire. Mais, la douceur de l’existence, du coussin social qui amortit les accidents de la vie d’un grand nombre d’entre nous entretient l’illusion qu’il en sera presque toujours ainsi. Et c’est ainsi que beaucoup demandent de plus en plus de protection. De nouveaux dispositifs sont sollicités pour compléter les acquis du passé. Mais, est-ce le bon combat ? 

Ce que nous avons de la peine à reconnaître, c’est que bientôt la loi ne nous protégera plus. Nous le voyons, le monde change à toute vitesse. Certains veulent faire parler les morts, d’autres veulent créer leur monnaie et d’autres encore veulent inventer une connexion interactive entre le cerveau et la machine. La vie presque tout entière pourrait être gérée par des algorithmes. Et pour le moment, notre capacité mondiale a influencé le monde qui vient est tragiquement faible. 

Le monde devient étrange, presque fou, et il nous échappe. Et, en même temps, nous vivons un moment d’innovation incroyable au point que notre culture pourrait en être bouleversée. Alors, ceux qui croient qu’ils auront le temps d’accepter, de s’ajuster et de choisir se trompent. Le changement prend du temps, mais l’innovation n’attend pas. Le monde change et c’est ainsi. 

C’est la raison pour laquelle la question des compétences est essentielle. Comment utiliser au mieux son expérience ? Comment mettre à profit son talent, voire son génie ? 

Ceux qui inventent le monde seront tranquilles car ils sont en mouvement ; ils sont créatifs, curieux, insatisfaits et changent les règles. Ils imaginent de nouveaux paradigmes pour changer ce qu’ils n’aiment pas dans le monde. Ils entreprennent, prennent des risques et s’amusent. 

Ceux qui ont conscience de leur génie auront le choix d’entreprendre ou de se mettre au service d’une entreprise qui sait où elle va. 

Ceux qui se connaissent, mais manque d’imagination et/ou d’inspiration pour se réinventer devront rapidement se pencher sur le sujet, à peine de sentir leurs choix leur échapper. 

Ma grande inquiétude est pour ceux qui ne se connaissent pas ; ceux qui sont encombrés d’eux-mêmes et/ou n’ont jamais appris à se penser. Nous n’avons plus le temps de penser aux responsabilités. Cet « à qui la faute » est une question caduque ; l’entreprise, l’individu, les deux ? Peu importe, l’urgence est à notre porte.  

Aujourd’hui, le postulat est clair, limpide même : chacun a le devoir d’être un constant learner.

Chacun porte la responsabilité de son devenir au regard de l’état du monde. Chacun doit utiliser les dispositifs mis en place et surtout au-delà pour apprendre à se connaître, découvrir son intelligence, s’imaginer dans des parcours différents, non linéaires, mais en réalité naturels. Chacun doit apprendre à se dire "et pourquoi pas" et les autres à se dire "pourquoi ne pas" ?  

Tout le monde doit se questionner, faire face au réel, en comprendre les avantages et les inconvénients et saisir les opportunités du travail. Tout le monde doit cultiver avec discipline l’art de se réinventer en créant de la valeur. 

Nous allons cohabiter de plus en plus avec les machines  ; donc, être plus utiles que la machine ou autrement complémentaires sera une exigence permanente. Comment le faire sans confiance en soi ? Comment y penser sans maîtriser ses savoirs ? Comment s’épanouir sans comprendre ses motivations ? 

Aujourd’hui, le feu crépite, il fait chaud, mais la menace semble lointaine. Bientôt, le feu gagnera en densité et mettra en péril notre demeure tranquille. Alors, l’heure est venue de bâtir un plan pour éviter de se faire disrupter par les robots. Chacun doit s’engager dans un chemin d’effort constant et rigoureux pour devenir un humain augmenté sur le plan cognitif. 

Nous n’en sommes pas encore tout à fait aux manipulations du cerveau et je ne sais pas si cette tendance future et certaine est heureuse, mais une partie du monde est déjà convertie à l’idée. 

Alors, il faut accepter de nous dire au jour le jour, qu’il est presque déjà trop tard afin d’accélérer enfin le rythme de l’effort pour apprendre, apprendre, apprendre, encore et encore et encore, sans jamais lâcher-prise pour favoriser une réelle tension éducative, car elle seule nous sauvera.  

Nous vieillissons et le monde nous invite à retourner à l’école pour apprendre. Formidable non ? Nous avons intérêt à le penser car le monde qui vient est un massacre à la tronçonneuse. Il y aura deux camps : les utiles vs. les inutiles pour reprendre l’expression de Yuval Noah Harari.

 

Il ne s’agit pas de dédouaner l’État et les entreprises de leur rôle respectif et attendu dans le cadre du contrat social, il s’agit simplement de dire aux individus, qu’ils n’ont plus le temps d’attendre, même si certaines revendications sont légitimes. Il est presque déjà trop tard, mais il n’est pas encore trop tard. 

 

Nicole Degbo 

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