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Diversité - Inclusion - Travail - Entreprise - Humain - Société - Biais - Injonctions - Imagination - Histoire - Déterminisme -

Diversité & inclusion

Ceci, cela et le reste

Édito — il y a 2 années

Le temps est venu de nourrir pour les uns et les autres de grandes espérances.

Nous aimons cultiver l’exception française ; le problème est que ce n’est pas toujours pour le mieux. En France, nous avons une culture élitiste articulée autour des clans, du statut et des représentations sociales y relatives. 

Nous jugeons en permanence avec un naturel désarmant. Et, les injonctions cathodiques et médiatiques en sont une belle expression ; un tel ne peut pas avoir ceci parce que cela ; un autre ne peut pas être cela parce que ceci. Nous enfermons régulièrement les personnes dans la boite de l’âge, du diplôme, de la visibilité, de la notoriété, de l'expérience, etc. Nous nous perdons dans les signes extérieurs de respectabilité, au point d’oublier ce qui fonde de manière fondamentale la valeur de l’expérience d’une personne et encore plus de son potentiel.

Ce trait culturel pourrait être sans conséquence, mais précisément, il perd de son charme quand il percute l’environnement professionnel. En effet, ces biais se transportent dans le monde du travail, sous des formes diverses dont celle de la discrimination. 

Mécaniquement, une grande partie des décideurs opèrent un tri sélectif des individus sur des critères qui sont loin d‘être tous légitimes. Nous le savons, nous le fustigeons, nous exhortons les uns et les autres, surtout les entreprises, à de meilleurs comportements, alors qu’en réalité, c’est toute la société qui doit changer son regard sur le monde. 

Nous devons apprendre à nous raconter autrement ; nous devons comprendre que la valeur d’une personne tient à son récit, mais aussi au regard : celui que vous portez sur elle et qui va implicitement tordre celui qu’elle porte sur elle-même. 

Et c’est là, que le bât blesse ; nous sommes des cancres en histoire ; nous ne savons pas assez les raconter et nous savons encore moins les entendre et les imaginer, au-delà des faits évidents. Nous interprétons de manière brute ce qui doit, au contraire, être subtil. 

S’agissant des entreprises, bien des acteurs qui jouent un rôle dans le recrutement manquent d’imagination ; d’abord ils ont peur de se tromper ; voila donc encore notre rapport à l’échec qui travaille contre nous tous ; ensuite, le syndrome de clonage n’est plus un secret ; les ressources humaines, et en particulier les opérationnels, aiment recruter des personnes qui leur ressemblent car cela les rassure ; à cela, nous pouvons ajouter les nombreux biais. Concédons-le, ce mode de fonctionnement complique singulièrement la tâche de ceux qui ne cochent précisément pas toutes les cases ou qui manquent de confiance en eux. Et cela crée une réaction en chaîne. 

Un des premiers freins va se traduire par l’auto-censure de ceux qui oublient ce qu’ils sont et ce qu’ils peuvent offrir, pour penser à ce qui leur manque et à ce qu’ils ne sont pas. C’est en raisonnant comme ceci, que les uns s’excluent d’office, participant ainsi activement à la fabrication de leur perte de chance. Et quand ils se convainquent d’essayer, les voilà embourbés dans une liste interminable de pensées négatives qui, de fait, va venir hypothéquer les perspectives de convaincre. 

Nous oublions trop souvent que le recrutement, c’est la fabrication d’une histoire, non d’une histoire unique, mais d’une histoire orthogonale qui murmure à chacun, selon les qualités d’orateur des uns et les qualités d’écoute des autres, que chacun est ceci, cela et le reste. Nous nous devons à tous de nous sortir les uns, les autres, de l’histoire unique dans laquelle notre manque d’imagination nous a collectivement enfermé. 

Nous devons dépasser nos peurs pour fabriquer un nouveau commun qui permettra à chacun de trouver sa place et d’explorer son potentiel, en se challengeant régulièrement plutôt qu’en subissant un travail qui occupe, mais n’apprend pas ou si peu. 

Nous devons changer notre rapport au diplôme et à l’intelligence pour véritablement découvrir ce qui se passe de l’autre côté du cerveau. 

Nous devons cesser d’exclure ou de cantonner à des tâches ingrates ceux qui ne sont pas conformes à nos attentes car nous pourrions être surpris de voir ceux-là précisément dépasser nos espérances. 

Enfin, il est illusoire de croire que l’intelligence artificielle fera le job pour nous ; déléguer notre ouverture d’esprit, l’apprentissage d’un regard oblique et surtout la mise en orbite de l’imagination de l’autre, à un robot, est le degré zéro du progrès vers l’ouverture et l’inclusion. 

Nous devons croire suffisamment à l’importance du sujet pour vouloir travailler et grandir pour ne plus discriminer ou alors de moins en moins. 

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Nicole Degbo 

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Le progrès prend du temps.

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