Travail
Réussir votre changement
Publications — il y a 2 années
Le changement est une décision avant d'être une méthode.
Contexte
La crise sanitaire, en particulier le confinement, a été un moment d’étouffement et, en même temps, de prise de recul qui a initié une réflexion profonde sur le travail ; ce n’est pas nécessairement le rapport au travail qui a été réfléchi, mais la simple question de l’épanouissement personnel dans le cadre du travail : est-ce que je suis heureux ? Est-ce que j’aime aller travailler dans cette entreprise avec ces gens ? Est-ce que j’ai envie de continuer de faire des efforts pour supporter mon manager ? Est-ce que sacrifier ma vie personnelle en vaut la chandelle ? Est-ce que j’ai les moyens de faire une pause ?
C’est un vrai choc psychique pour certains qui décident que c’est le moment où jamais d’aller vers ce qu’ils ont envie de faire.
Motivations
Et, il y a à l’évidence un besoin de sens.
☑︎ Certains ne veulent plus faire un métier qu’ils détestent.
☑︎ Certains s’avouent qu’ils ont choisi leur carrière par atavisme.
☑︎ Certains décident qu’il n’est pas trop tard pour ne pas avoir de regrets.
Après, il y a le comment :
Reprendre les études, faire une formation ou une pause réflexive ? Car il s’agit souvent de répondre simultanément à la question du risque : faut-il faire un changement à 160° ou à 380° ? Est-il raisonnable de changer de métier et de secteur ? Parfois le désir de changement est plus pragmatique : la question est juste de gagner plus, de trouver un meilleur équilibré vie privée vs. vie personnelle.
Changer de vie
Tout le monde a-t-il les moyens de changer de vie ? Qu’est-ce qu’un choix ? Pour certains, leurs conditions de vie leur permet d’avoir le luxe du temps et du choix. Pour d’autres, le changement devient vital, quelque soit le prix à payer en termes de sacrifice ; ce sont ceux qui ont fait des burn-out, subi un harcèlement ou détestent violemment leur travail, au point d’entamer leur santé mentale. Sans oublier ceux qui se donnent désormais la permission de s’épanouir avec un métier qui produit du sens dans leur vie professionnelle.
Se confronter à cette décision est plus simple en cas de licenciement car la question du rebond est essentielle. La transition professionnelle pose alors la question du upskilling ou du reskilling.
C’est précisément l’occasion d’avoir une lecture non-linéaire de l’expérience pour se concentrer sur les compétences et identifier les compétences transférables.
La nécessité de rebondir facilite également la question de la mobilité géographique à l’intérieur du marché domestique ou même à l’étranger.
Mobilité en interne
Pour ceux qui ont encore leur travail, mais qui éprouvent le besoin de se confronter à un nouveau défi, la mobilité interne est un bon levier de changement, mais à la condition d’en comprendre les enjeux. Il est naïf de considérer que la mobilité interne est nécessairement plus simple qu’une mobilité externe.
Une mobilité interne, c’est de la méthode. Il faut composer avec les règles internes : conditions de turnover, jeu politique, relations avec les opérationnels, efficacité ou pas des ressources humaines, postes disponibles, culture de la mobilité horizontale ou verticale, etc.
Et c’est aussi un timing : il faut faire de la veille auprès des bonnes personnes pour savoir quels sont les postes qui vont se libérer ou se créer pour préparer sa candidature en amont et avoir une avance tactique par rapport à d’autres candidatures.
C’est bien évidemment aussi une question de réseau interne, de visibilité sur le marché, de fonction pénurique ou pas, etc.
Certains critères de diversité peuvent désormais constituer un levier dans le cadre d’une mobilité : genre bien entendu, mais aussi la diversité ethnique selon les marchés cibles de telle ou telle entreprise, handicap toujours, etc.
Changer en interne, c’est de la discipline, de la rigueur et une véritable intelligence tactique. Mais c’est aussi des avantages : la sécurité de l’emploi qui donne plus facilement le droit à l’erreur ; et une réputation déjà établie. Ainsi, faire ses preuves est plus simple ; il y a déjà des appuis, des soutiens, des repères, une connaissance de la culture de l’entreprise et un droit à l’erreur sans doute plus important.
Réussir son changement
D’une manière générale, pour réussir son changement, il faut se poser les bonnes questions pour être prêt à saisir la bonne opportunité si elle se présente. L’étape de réflexion est un indispensable pour avoir les idées claires. Cette phase peut passer par un bilan de compétences pour aider à évaluer les différentes possibilités crédibles et ambitieuses ; cela peut aider à construire un projet ou à gagner en assurance pour concrétiser ses ambitions.
Ensuite, la clef est de faire les choses de manière méthodique et tactique. Le mieux est d’avoir une sorte de rétro-planning pour donner du rythme à la réflexion et à l’action plutôt que de s’enliser dans l’idée du changement, sans jamais faire véritablement ce qui est nécessaire. Cela peut par ailleurs être utile de se faire accompagner par la structure adéquate selon les étapes enclenchées. Mais de manière générale, voici les étapes à piloter :
☑︎ acter ce qui doit changer
☑︎ prendre la décision du changement
☑︎ organiser la phase de réflexion pour structuration
☑︎ faire le bilan avec ou sans aide
☑︎ dresser l’inventaire des compétences disponibles, incluant celles qui sont transférables
☑︎ se renseigner sur le secteur et/ou le métier cible(s)
☑︎ préparer une synthèse argumentatoire pour structurer un récit narratif
☑︎ construire votre stratégie de recherche d’emploi
☑︎ se mettre en recherche, en sollicitant les bons appuis (conseils, personnes, réseaux, etc.)
Pour conclure, méditons cette phrase de Cynthia Fleury : ❛Vouloir est une décision, c’est d’abord décider une décision, avant même qu’elle existe. C’est une vérité psychique.❜ Et clairement, le changement est une décision.