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Imposture - Autocensure - RH - Social - Société - Feedback - Vulnérabilité - Chance -

L'emprise de l'imposture

Publications — il y a 1 année

"Imposteur, imposteur, j'ai une gueule d'imposteur ?"

"Yes We Can!" 

Chacun se souvient du slogan de Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois, parti à la conquête de la Maison Blanche. Nous pouvons le dire, il ne s’est ni laissé gagner par l’autocensure, ni par le syndrome d’imposture. Il a cru en son destin et s’est donné les moyens de réussir son projet. 

Mais pourquoi près de 70% des personnes sont-elles frappées par le syndrome d’imposture, au moins une fois dans leur vie ? 

L’emprise de l’imposture 

Avant l’imposture, il y a souvent l’autocensure ; cette voix silencieuse qui insiste à vous convaincre que vous visez trop haut et que les probabilités de succès sont proches du néant.

Cette idée frappe tout le monde : homme comme femme et surtout peu importe la classe sociale, même s’il est vrai que les femmes sont plus facilement exposées à l’autocensure, de même que les personnes issues de milieu social modeste. En effet, en 2018, un rapport de l’OCDE affirme qu’il faut six générations pour s’élever dans l’échelle sociale. Ce chiffre est écrasant et peut en inhiber plus d’un. Ce sont des statistiques qui vont dans le sens des déterminismes socioculturels, mais chacun peut choisir de s’en extraire, en faisant la différence entre des probabilités et la casuistique, c’est-à-dire l’histoire de vie de chacun qui peut faire mentir les carcans imposés par la société. Le problème est qu‘un trop grand nombre de gens se sentent impuissants à changer ce qu’ils croient être l’ordre des choses. Or, c’est possible, mais cela demande de l’information, de la méthode, du travail, de la détermination et de la chance. 

Une fois ce premier obstacle dépassé, le défi est de se sentir légitime et à sa place. C’est en 1978 que le syndrome de l’imposture fait son apparition sous la plume de deux psychologues américaines Pauline Rose Clance et Suzanne Imes ; elles évoquent la difficulté à accepter les compliments, l’imputation du succès à la chance, la peur d’échouer et, de manière générale, le sentiment plus ou moins obsessionnel de ne pas être à la hauteur et donc d’être potentiellement illégitime pour saisir l’opportunité d’après. 

Une trop grande modestie peut se transformer en freins cognitifs qui entraînent une peur paralysante qui court-circuite la carrière de l’imposteur supposé ou le quotidien de son entourage professionnel. En effet, les personnes qui doutent d’elles à ce point ont tendance à se montrer très exigeantes avec elles-mêmes et les autres ; le sens du détail s’invite dans le suivi des dossiers et peut rapidement dégénérer en perfectionnisme, voire en un contrôle tyrannique du travail.

Mais alors, est-il possible de s’en extraire ? 

Se libérer avec méthode  

Pour se déprendre de l’emprise de l’imposture, il y a plusieurs leviers qui s’articulent autour de la systémie du travail et des individus eux-mêmes. 

S’agissant du management, le bon usage du feedback peut aider ceux qui doutent d’eux-mêmes à tort, à la condition d’être objectif, constructif et applicable. De plus, il doit s’inscrire dans une logique de sincérité bienveillante, mais courageuse et avec l’intention de développer, sans humilier. Ceci est une passerelle clef quant à la justesse du curseur à poser pour piloter son propre développement ; parce que se connaître, en faisant par exemple un bilan de compétences ou un coaching, est un essentiel de la confiance en soi que vient renforcer la pratique d’un management nourricier ; cela permet de rationnaliser l’écart effectif qui existe entre une perception tronquée et la réalité ; cela est également utile pour définir clairement les axes de progrès. Enfin, cela peut être une aide pour adoucir un rapport à l’échec par trop sévère. 

Dans cette histoire d’imposture, la vulnérabilité participe de l’histoire : l’accepter ou pas. Il faut faire la paix avec l’idée de l’imperfection et de l’apprentissage nécessaire pour être au niveau requis par une fonction. Sur ce dernier point, il y a une fracture de genre. Les hommes considèrent comme suffisant d’avoir 50% des compétences relatives à une fonction vs 100% pour les femmes. 

L’ensemble de ces éléments peut devenir un cercle vicieux ou vertueux, jusqu’à la chance. L’histoire montre que ceux qui osent ont souvent plus de chance que les autres. 

Enjamber les difficultés, en évitant la confrontation de ses peurs et en laissant « filer » les belles opportunités n’est pas la solution. C’est la raison pour laquelle l’état d’esprit est clef car il doit aider à dépasser la peur. En plus du talent et du bon timing, le succès se forge à partir d’un alignement des désirs, des aspirations et des valeurs, d’une capacité à voir les possibilités qui se présentent ainsi que d’une force résiliente qui bâtit sur de l’optimisme et prospère sur la force des liens. 

Abraham Lincoln a dit : "À la fin, ce ne sont pas les années écoulées dans votre vie qui comptent, mais la vie qui a inondé vos années", n’est-ce pas le sujet fondamental pour se réaliser par-delà l’imposture ? 

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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.

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Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes.

Theodore Levitt