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Gouvernance - Management - Feedback - Culture

Management

Le feedback ou le violon du réel

Publications — il y a 5 années

Temps de lecture: 3 minutes

"Apprenez que tout flatteur, vit aux dépens de celui qui l’écoute." Le Corbeau et le Renard, La Fontaine

1

Le piège de l’égo 

L’ego est nécessaire pour réussir ; c’est une composante de la confiance inhérente à l’esprit de conquête. Cependant, l’excès d’ego pervertit sa fonction première. Il polarise l’attention sur soi et organise un dialogue de soi à soi qui altère l’écoute et le désir d’être confronté, même avec bienveillance. 

Ce retrait face à la vérité pose problème car c’est la fuite de la réalité ; c’est une esquive que l’entourage perçoit, mais rares sont ceux qui sauront exercer leur courage pour faire entendre leur voix ou y mettre un terme. 

L’ego s’invite également à l’agenda politique et influence la dynamique des décisions. Le curseur de l’ambition personnelle en amène certains à taire leur points de vue pour améliorer leur jeu sur l’échiquier politique ; ils pensent alors que la vérité peut attendre et montre non seulement leur duplicité, mais leur capacité à sacrifier l’intérêt collectif sur l’autel de l’intérêt de quelques-uns dont ils font partie. 

Renoncer à se mettre dans l’équation pour décider juste demande du courage : celui qui ose témoigner de la vérité des situations pour être au plus près des bonnes perceptions et gouverner face au réel. Il y a donc le courage de dire, mais aussi celui d’écouter et d’entendre. Porter attention à l’opinion argumentée, même contraire, pour se déprendre de la forme et privilégier le fond pour réfléchir, penser à l’endroit et agir de manière éclairée. 

2

L’opportunisme : ce faux-ami 

Accepter d’écouter est un bon début, mais ce n’est pas suffisant. Il faut encore abandonner sa naïveté pour voir venir les opportunistes ; ceux dont la verticalité plie à l’envie, au nom de leurs intérêts ; ceux prêts à dire ce qu’il faut pour influencer les décisions dans le sens de leur trajectoire ; ceux prêts à flatter votre plumage car ils ont identifié votre faiblesse à n’aimer entendre que ce qui flatte ou rassure ; ceux-là même dont le soutien est versatile, voire évanescent. 

L’opportunisme des uns est une canne factice pour les autres, un appui qui rompt au premier coup de canon ; il est faible et abandonne dès lors que ses intérêts sont menacés. Il est de mauvais conseil et de mauvais soutien.

L’opportunisme est une posture sans qualité, sans intégrité, sans force et sans courage. Il amène par ailleurs les plus zélés à s’approprier le travail des autres pour surfer sur leurs compétences et leurs succès, sans jamais se montrer solidaires des échecs.

L’opportuniste est un adversaire solitaire qui ne roule que pour lui. Il évite la mise en perspective des bonnes informations pour raisonner avec pertinence et prendre des décisions constructives. Il polarise l’attention sur ce qui est bon pour lui. 

3

La vertu de l’apprentissage 

L’humilité du feedback est la recherche de l’accord parfait entre l’être et le paraître ; c’est accepter la douleur de la quête de vérité, dans le succès ou l’échec. 

Il s’agit d’accepter que l’échec n’est pas fatal car l’essentiel est d’en comprendre la mécanique pour éviter le tragique de répétition ; ce qui compte est bien de réussir ses échecs plutôt que de pleurer sur la défaite en elle-même. Tout le monde perd un jour, mais tout le monde ne se relève pas de la même façon. La singularité du dépassement n’est pas critiquable dès lors qu’elle est tournée vers la puissance éducative de l’erreur. Donc, entendre le réel, c’est entendre le principe même de l’échec. 

C’est aussi avoir la curiosité de challenger ses succès pour viser mieux ; refuser le contentement pour interroger sans cesse l’effort, la justesse et tendre vers l’excellence. L’hygiène du vainqueur est à ce prix : armer l’arc de son ambition de courage pour se perfectionner, jusqu’au geste de chef d’œuvre.

Ainsi, dans l’échec ou la réussite, la nature de la culture du rebond est essentielle et invite à croiser les regards dans un esprit de rude empathie ; raconter le réel sans gants, mais avec bienveillance, car le but recherché est de viser la justesse de ce triptyque : réflexion, décision, action.

La pratique du feedback est un art qui célèbre le don/contre-don. Elle est un défi aux vulnérabilités des hommes et nous rappelle qu’il est aisé de se laisser corrompre parce que c’est moins exigeant. Notre honneur est donc de lutter contre cette vile tentation, car cela va dans le sens de notre bien à tous. À la fin de l’histoire, il est sain que le réel l’emporte.

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