L’audace du OUI
Publications — il y a 5 années
Oui, aux vrais choix.
Certaines personnes disent oui à tout ; elles ne sont pas contrariantes. Elle disent oui, même quand elles pensent non.
Pouvons-nous vraiment dire oui à tout, être partants pour tout, tout en ayant des convictions, de la personnalités, conscience de nos choix ? L’essentiel n’est-il pas de dire oui à ce qui compte pour nous, aux choses essentielles ? Mais alors, qu’est ce qui compte ? Quel "oui" a du poids ? À bien y réfléchir, au moins 5 "oui" peuvent changer le cours de la vie : curiosité, ambition, altérité, valeurs et sens.
Oui, à la curiosité
La curiosité est une aptitude naturelle dont certains apprennent à se déprendre en famille, à l’école, puis au travail. La curiosité serait un vilain défaut. Finalement, la curiosité prend très aisément, parfois très tôt, un parfum de transgression, sinon de désobéissance.
Être curieux, c’est chercher ses propres réponses, c’est découvrir quelque chose que nous ne cherchons pas ; c’est creuser, bêcher, poser des questions, requestionner les réponses. C’est la faim de quelque chose et le début d’autre chose. C’est une quête de savoirs, d’expérience, d’aventure.
La curiosité est un voyage que nous pouvons faire tout au long de notre vie. C’est se confronter à la joie de la recherche. La quête est une méthode, parfois désordonnée ; elle peut être méthodique et tournée vers un résultat précis. La recherche de quelque chose ou d’un "je ne sais quoi" est une poésie de l’apprentissage qui crée un émoi lorsque la lumière jaillit. Le tâtonnement est alors récompensé, mais c’est rarement une porte qui se ferme.
La curiosité est comme un tableau qui prend forme par petites touches de couleur, ici ou là, pour restituer une œuvre finale dans un temps élastique, car tout dépend du sujet. La curiosité est tantôt légère, tantôt grave. Elle entre parfois dans l’histoire, la grande histoire, mais la plupart du temps, elle donne de l’épaisseur à l’histoire de vie.
Oui, à l’ambition
Quelle est votre ambition ? Rêver ? Perdre votre temps ? Attendre que votre chance passe ou agir et peut-être changer le monde ?
Nelson Mandela a dit "une vision qui ne s’accompagne pas d’actions n’est qu’un rêve. Une action qui ne découle pas d’une vision, c’est du temps perdu. Une vision suivie d’action peut changer le monde."
Mais rien n’est possible sans l’imagination. Elle sert à forger un rêve qui va vous offrir de l’endurance pour oser avoir de l’audace dans l’exécution. Le rêve n’est pas obligé de rester un songe ; il peut être le moteur du fil directeur de votre vie, pour lui donner du caractère, sans vous chercher des excuses ou vous cacher derrière les autres pour expliquer vos insatisfactions.
Quand le rêve rencontre une passion audacieuse, c’est de l’art. Ce sont des réalisations, des dépassements, des moments de grâce qui donnent du souffle pour recommencer encore et encore et se laisser convaincre, peu à peu, que le génie de votre art est bien maîtrisé.
L’ambition, c’est du travail. L’ambition ne s’épanouit que dans l’agir, le faire pour tutoyer le réel et s’offrir une chance d’être rectifiée dans ses imperfections.
Tous les grands ont une force mentale qui, au départ, trouve un écrin dans le rêve. Et l’imagination a le pouvoir d’ouvrir de nouveaux chemins.
Oui, à l’altérité
L’altérite renvoie à l’autre. Et ça tombe bien, dans l’environnement professionnel, l’autre est partout, jusqu’aux robots désormais.
Quoi apprendre des autres ? Quoi donner à l’autre ? Comment accueillir l’autre ? Tout ici parle de la différence, de ce qui est autre que soi et donc d’une autre proposition de la vie, d’un sujet, d’une expérience. C’est le partage qui est célébré et la manière dont les uns et les autres choisissent de se laisser grandir, au contact de ce qui ne vient pas de soi.
C’est la continuation de la curiosité, au nom de l’humain. C’est désapprendre ses certitudes pour être à l’écoute de celles des autres. C’est mélanger les savoirs, les conjuguer pour s’augmenter mutuellement et laisser émerger d’autres vérités.
L’altérité grandit, c’est une éducation, un voyage à travers les histoires de vie. C’est entendre raisonner l’histoire autrement, pas seulement de sa fenêtre. C’est comprendre et s’approprier les nuances pour dire avec subtilité le réel.
Oui, aux valeurs
Quand est-on soi-même ? Pourquoi être soi-même ? Comment est-on soi-même ? Le dénominateur commun de ces questions réside en 7 lettres : valeurs.
Récemment Michelle Obama a dit "Les gens me demandent tout le temps pourquoi ce que je dis sonne si vrai. Pourquoi ils arrivent autant à se reconnaître dans mes propos. Je pense que c’est parce que je m’aime, et j’aime mon histoire." C’est aussi simple que cela : être aligné.
L’authenticité, le respect de ses valeurs règle de multiples problèmes existentiels. Cela est un filtre invisible, mais omniprésent qui favorise les arbitrages. Nul besoin de chercher à être un autre, il suffit juste de rester soi-même de manière exigeante et disciplinée. Ne pas bifurquer par souci de facilité. Cela permet aux autres d’avoir une meilleure lecture de ce qui est acceptable vs. inacceptable. Cela permet de gagner du temps dans la vie et d’être fier de son chemin, même si nous passons l’existence à aller d’un point B à un autre point B, sans jamais savoir ce que sera exactement le chemin entre ces deux points. Ainsi, même dans l’incertitude, l’être devient puissant de sa vérité, de son agilité dans sa verticalité.
Les valeurs sont un levier de puissance extraordinaire qui aide à devenir en restant soi-même.
Oui, au sens
Au final, les valeurs, sont les fondations de ce qui fait sens pour nous. La suite ne devrait être qu’une longue série de choix cohérents qui racontent précisément nos valeurs.
Travailler ou vivre en « fabrikant » du sens est la meilleure des motivations pour faire face aux difficultés, monter sur le ring, se battre, tomber, se relever et recommencer.
Le sens est une armure qui nous rend légitime dans nos "oui" et dans nos "non". Le sens est un élément structurant du leadership, même si, hélas, c’est insuffisant.
Après chacun fait comme il peut, mais le progrès peut être une certaine idée du sens. Progresser soi-même, pour soi-même, avec les autres, grandir ensemble, cultiver le bien commun.
Et si l’audace du "oui" était cette proposition de valeur ?