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La vulnérabilité inclusive
Publications — il y a 6 années
Temps de lecture: 3 minutes
La vulnérabilité n’est pas la faiblesse.
Estime de soi
Se connaitre pour s’aimer ou s’aimer pour vouloir se connaitre ? La question est difficile et peut-être bien que la réponse réside dans le "en même temps". Complexe, mais en même temps simple.
Se respecter offre une forme d’assurance pour aller vers ses rêves, sans penser qu’ils sont vains ; s’aimer permet de s’éclairer avec une lumière bienveillante et surtout de ne pas se laisser surplomber par la moindre défaite ; s’honorer c’est donc apprendre à se connaitre pour apprendre à se regarder de manière lucide, mais pas définitive.
Surtout, l’estime de soi est un pont vers l’authenticité.
Authenticité
Assumer ce que l’on est parce qu'il en est ainsi, sans se soucier de l’opinion des autres. Il ne s'agit pas de manquer de considération pour les autres, mais d'accepter simplement sa part de forces et de faiblesses. Et, nous en avons tous.
Il est certain que la nature des vulnérabilités des uns et des autres crée du confort ou de l’inconfort, mais au bout du compte, il ne sert à rien de lutter contre soi. Cela ne signifie pas que chacun ne doive pas chercher à évoluer, apprendre et grandir ; mais, il y a une différence entre accepter, mais développer son capital et chercher à le dissimuler par peur d’apparaitre faible, vulnérable et donc de risquer le rejet.
Finalement, l'authenticité est une vie à nu ; elle n’est pas factice ; elle est libre et exposée à tous les vents et prend de la valeur avec l'engagement.
Engagement
Rêver puis s’engager ou rêver pour s’engager ? Il est probable que la réponse soit les deux.
L’engagement est un effort constant, dans la durée, pour faire naître quelque chose et se réaliser dans un même temps. Au départ, il faut donc trouver une impulsion pour nourrir la mécanique.
Sans se mentir, s’engager est une histoire de passion et d’endurance, sachant que la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille ; aussi, les hauts et les bas de l’existence mettent à l’épreuve l’épaisseur de l’engagement et c’est la raison pour laquelle, il est bon d’avoir une très bonne raison de résister au renoncement quand le ciel se fait gris.
Un interêt marqué pour l’objet d’un engagement ou une passion (c’est mieux) est une assurance de faire, de se confronter au réel car il est le seul moyen de rendre concret ce qui est susceptible de nous accomplir. Donc, avec de la distance, le choix semble simple.
S’engager, sans se torturer face aux aléas de la vie implique d’ores et déjà d’accepter l'incertitude : se donner tous les moyens pour entreprendre quelque chose ne fait pas disparaitre l'imprévu qui pourra faire bousculer la trajectoire de vie.
Lâcher-prise
Abandonner l’illusion d’un contrôle absolu est un cadeau inestimable que chacun peut apprendre à se faire. Cette inclination n’empêche pas les inquiétudes et ne dispense pas de l’allocation des moyens adaptés pour être en cohérence avec une ambition ou un rêve.
Lâcher-prise, c’est arrêter d’être en lutte avec ses imperfections fondamentales ; c’est avoir conscience de sa valeur, mais accepter que rien ne sera jamais totalement et toujours parfait.
La vie devient cet apprentissage de la vulnérabilité avec laquelle on doit composer, sans pour autant se sentir diminuer. Mais, le vrai défi est de cocher toutes les cases de cette réflexion en vivant dans le monde, aux côtes des autres.
Empathie
L’altérité fonctionne avec l’empathie. L’empathie est un langage d’humanité qui met au centre les émotions, la conscience de l’autre.
La réciprocité d’empathie devient alors la quête qui peut apaiser les relations humaines et adoucir ce besoin de montrer inlassablement de l’invulnérabilité.
Prouver au monde entier que nous sommes hors d’atteinte : voilà une occupation qui non seulement dénature l’authenticité des relations humaines, mais tord également le cou au principe de bienveillance.
L’empathie mutuelle est ce qui doit nous permettre de sortir du rapport de force implicite imaginé par nous-même, en réponse à notre interprétation de ce que la société attend de nous-même.
Être tout simplement, puis être en connexion sincère avec les autres sans se montrer nécessairement complaisant : voilà comment la vulnérabilité peut être belle et certainement pas honteuse.
La vulnérabilité inclusive peut redresser les liens humains et les articuler autour de moins de réflexions et plus de sentiments pour s’offrir une chance d’exister ensemble, dans une intranquille paix plus douce, mieux encourageante et finalement plus courageuse, car moins factice. Apprendre à faire cela est infiniment précieux pour tout le monde.