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Gouvernance - Travail - Performance - Croissance

Gouvernance

La gouvernance performative

Publications — il y a 5 années

Temps de lecture: 3 minutes

"Tout détruire, c’est se vouer à construire sans fondations ; il faut ensuite tenir les murs debout." Albert Camus - Gouverner une entreprise se résume à cela.

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Cadre de je(u)

Diriger une entreprise, c’est tenir le gouvernail et s’appuyer sur une gouvernance raisonnable. 

Définir une raison d’être représente donc une colonne vertébrale qui donne un cap et, en particulier, du sens pour assurer une orientation autoportante pour l’ensemble des équipes. 

Le rôle des dirigeants, notamment pour le premier d’entre eux, est de rassurer les collaborateurs à travers un exercice clair des responsabilités du pouvoir. Il s’agit que chacun comprenne qui dirige et comment, jusqu’aux limites fixées par le pouvoir souverain et le pouvoir de surveillance, s’ils existent.

Délimiter les pouvoirs respectifs n’est qu’un commencement qui reste vide de sens, si l’art de gouverner est timide sinon timoré. Le rôle du pouvoir exécutif est de définir la stratégie, puis de la mettre en oeuvre. Il doit favoriser l’émulation du collectif, en portant des choix stratégiques ambitieux et inspirants. Il doit organiser une réflexion stratégique, en capacité d’être incarnée par des personnes concernées d’avoir été associées. Puis, l’exécution devient l’enjeu clef dont les moyens alloués témoignent de la crédibilité et de la détermination du pouvoir exécutif. 

La pérennité de l’entreprise s’inscrit dans un cadre de jeu intérieur et extérieur. L’entreprise est sur l’échiquier économique et soumise à la concurrence. La performance de la gouvernance est alors tributaire de la qualité des interactions qui pose les bases de la dynamique de collaboration. Il convient donc d’organiser un système de communication fluide et transparent, pour informer les parties prenantes des enjeux qui représentent non seulement un intérêt, mais sont par ailleurs susceptibles d’entrainer la vulnérabilité de l’entreprise. 

Assurer la gestion opérationnelle de l’entreprise est un engagement à part entière, qui implique une autonomie décisionnelle, dans le respect des pouvoirs, et dans un contexte de rapports de force apaisés et sains afin de focaliser l'énergie et l'action sur le pilotage d'une gouvernance efficace et nécessaire pour créer une performance durable.

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Liberté bien ordonnée 

Une fois ces conditions mises sous contrôle, le pouvoir exécutif doit honorer sa légitimité au quotidien, en étant plus qu’au chevet de l’entreprise. Il doit l’incarner, la projeter et la propulser dans le futur, au moyen d’une stratégie viable et partagée par l’ensemble des organes de pouvoir pour concrétiser, à chaque occasion, sa latitude décisionnelle. 

Décider pleinement permet au pouvoir exécutif d’exister, d’agir, d’anticiper et de faire la différence quand les équipes sont de qualité et ont la capacité de jouer pleinement leur rôle. Le rôle des dirigeants exécutifs est d’assurer la continuité de l’entreprise, en emportant la confiance du pouvoir souverain, du pouvoir de surveillance et des équipes. 

Cette confiance favorise la libération de la réflexion pour penser loin et inventer demain. La direction a l’ardente obligation de comprendre le monde qui vient et de mettre en œuvre un plan stratégique adapté et suffisamment ambitieux pour éloigner l’entreprise des troubles évitables. Réussir cela suppose de dialoguer, communiquer puis d'expliquer les orientations stratégiques pour gagner en impact d’exécution. 

Ouvrir un dialogue performatif exige de veiller au contrôle de l’hubris pour protéger l’entreprise des jeux politiques malsains. Les dirigeants doivent régulièrement questionner leurs orientations politiques, économiques, sociales, psychologiques et philosophiques pour avoir l’assurance que le cap est toujours non seulement pertinent, mais compris et partagé par le plus grand nombre pour construire méthodiquement une croissance durable.

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Croissance durable 

Ainsi, l’art de gouverner est un mélange de savoir-faire politique, technique et humain. Les capacités cognitives et émotionnelles de l’équipe dirigeante sont fondamentales car elles peuvent accélérer ou ralentir la croissance de l’entreprise. 

L’équipe ne peut pas juste être un empilement de personnalités politiques et narcissiques ; elle doit être une équipe pluridisciplinaire et complémentaire pour challenger la cohérence des orientations stratégiques, se confronter à la complexité de l’environnement et par capillarité des décisions, puis produire des décisions rapides qui inscrivent la gouvernance à la fois dans un temps long et court. 

L’intelligence du travail de l’entreprise repose de manière inévitable sur l’humain ; l’entreprise doit s’appuyer sur les bonnes personnes, les bonnes compétences et nommer les talents aux bons postes, soit ceux qui leur permettront de créer la plus grande valeur. Il faut également sortir des dogmes élitistes et stéréotypés qui consistent à valoriser la filière managériale au détriment de celle de l’expertise.

Il faut apprendre à produire de l'utile et en même temps à créer l’arc narratif d’une transformation folle, ambitieuse, pragmatique et portée par le collectif. 

Les dirigeants doivent développer une culture managériale qui produit de l’engagement. Les collaborateurs doivent se sentir concernés par la transformation. Les enjeux d’innovation ne doivent pas être hors-sol ou délégués à une équipe de consultants qui confisquent alors la puissance créatrice des équipes. Ils peuvent accompagner la réflexion, stimuler les angles morts, mais mieux vaut éviter de leur donner le pouvoir de produire en lieu et place des équipes, à peine d’étouffer l’intelligence du collectif. 

Le pouvoir exécutif doit être attentif à l’humain pour envoyer un message clair s’agissant des valeurs. Il doit par ailleurs incarner la dimension performative de la gouvernance humaine. Il doit se prémunir de la solitude du pouvoir pour, au contraire, poser l’empreinte d’une réelle proximité. Il doit écouter avec humilité et oser prendre des décisions courageuses, en dépit des conflits et des jeux de cour ; il doit savoir aller au-devant des vents contraires avec pédagogie, débattre et prendre les meilleures décisions, même impopulaires. 

Les dirigeants ont le devoir de protéger la gouvernance de l’entropie du pouvoir. Ils doivent régulièrement analyser les coûts réels dont les coûts cachés de la gouvernance pour réorienter le cap si nécessaire et donner au pouvoir toute sa puissance.

Trop d’entreprises confisquent voire instrumentent le pouvoir sans le penser, au point de l’appauvrir et de le rendre parfois, sinon souvent impuissant. Or, l’exercice du pouvoir vaut mieux que cela. 

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Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'elles ne deviennent évidentes.

Theodore Levitt