Intelligence émotionnelle
Empathie : la valeur du siècle
Publications — il y a 1 année
“Voir avec les yeux d'un autre, écouter avec les oreilles d'un autre et ressentir avec le cœur d'un autre” Alfred Adler
L’intelligence émotionnelle
À l’ère des technologies qui modifient subrepticement, mais sûrement, la dynamique de nos interactions, la question de l’empathie est sur toutes les lèvres. Le mot souffre trop souvent d’abus de langage ; régulièrement, son usage est impropre car confondu avec la simple idée d’écoute et d’action associée. Or, le sujet est plus complexe.
L’empathie est la capacité d’être sensible aux besoins et au désespoir des autres. C’est une disposition cognitive et sociale qui ne souffre pas d’égalité. En effet, l’empathie repose sur la conscience de soi et notamment sur la capacité de nommer ses propres émotions : colère, peur, bonheur, amour, surprise dégoût, tristesse pour les plus fréquentes.
Nous possédons deux esprits : l’un qui pense, l’autre qui ressent, soit un maillage plus ou moins fin entre l’intelligence rationnelle et l’intelligence émotionnelle afin de nous orienter dans la bonne direction. En revanche, plus un sentiment est intense plus l’esprit émotionnel domine ; par ailleurs, l’enfance et l’adolescence sont des périodes clefs où se forgent les habitudes psychologiques qui gouvernent la vie de l’individu. Enfin, l’amygdale est le régulateur de l’intelligence émotionnelle ; elle est le siège de la mémoire affective et aux commandes des émotions.
L’empathie trouve donc différentes précieuses utilités dont la compétence sociale et le management.
La compétence sociale
L’empathie doit répondre à quatre critères avant d’être caractérisée : la connaissance de soi, la maîtrise de ses émotions, la perception des émotions d’autrui et la maîtrise des relations humaines. Ce sont des éléments clefs pour certains métiers tels que la communication, la politique, la psychologie, les ressources humaines.
Or, il n’est pas faux d’affirmer qu’une grande partie des individus ne se connaissent pas et, de fait, ne sont pas conscients de leurs propres besoins, ni de l’ensemble des mécanismes à leur disposition pour juguler leurs émotions et éviter de se laisser submerger par elles. Et ce n’est qu’une partie du sujet. L’autre concerne l’autre précisément. Avoir conscience de ses émotions, sans tenir compte des autres, n’est pas un comportement empreint d’empathie, en dépit de ce que certains aiment à nous faire croire. De la même manière, manier le langage émotionnel ne suffit pas à acter d’un comportement empathique.
Comprendre et tenir compte avec sagesse est la clef ; or, certains métiers sont en conflit d’intérêts avec la dimension humaine. Par exemple, le domaine militaire et même politique confrontent souvent les décideurs à des choix qui exigent de trancher sans affect car l’intérêt général est en jeu, a fortiori quand les citoyens n’ont pas connaissance de toutes les informations pour se forger une opinion objective et éclairée.
Mais de manière générale, la compétence sociale est d’une valeur inestimable dans la vie. Elle facilite la compréhension de ce qui nous entoure et favorise la bonne lecture des évènements et des gens. Elle nourrit l’agilité sous toutes ses formes et peut s’incarner dans les intelligences multiples : agilité verbale, intelligence logico-mathématique, maîtrise de l’espace, génie kinesthésique, talent musical, intelligence personnelle et capacité intra-psychique.
Ces intelligences sont des talents multiples qui offrent une palette d’actions plus ou moins large à ceux quoi en sont dotés.
L’empathie est également un arbitre préférentiel ; elle permet de guider des choix et puise sa force dans la justesse de son expression. Elle donne indéniablement une longueur d’avance dans le travail.
Le management humain
Le management est un métier et un savoir-faire. Trop de managers ont évolué sur des fonctions de nature managériale pour des raisons techniques et non humaines. Or, deux dimensions sont nourricières : individuelle et collective.
L’écoute est naturellement une aptitude-pilier ; elle permet d’avoir conscience de soi et des autres, a fortiori lorsqu’elle est active. Elle peut nourrir la capacité de résolution créative et par capillarité l’optimisme, la persévérance, la résilience et la confiance en soi.
C’est en quelque sorte un arc vertueux qui challenge l’authenticité du rapport aux autres, notamment à travers un dialogue ouvert et profond articulé autour de questions pertinentes qui influent inexorablement sur la dynamique décisionnelle.
Sur un plan plus collectif, à l’évidence, l’intelligence émotionnelle permet d’analyser les comportements et leurs impacts sociaux ; cela permet de communiquer mieux et d’organiser les groupes dans une logique de complémentarité.
En dépit de ses immenses ressorts, il est important d’avoir en tête que l’empathie n’est qu’un volet de l’intelligence émotionnelle, avec des avantages et des inconvénients.
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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.