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Gestion de crise

Diriger dans un monde dérangé

Actualités — il y a 1 semaine

"Le vingtième siècle n’a pas préparé le vingt et unième." Romain Gary

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Un devoir de lucidité

L’art de la préparation est un enjeu essentiel dans ce monde qui vient de manière accélérée ; les repères auxquels nous étions globalement habitués depuis la seconde guerre mondiale ne cessent de bouger et de plus en plus vite depuis la Covid-19 ; la fin de cette épidémie a comme offert un écrin aux conflits dans le monde ; en Afrique toujours, mais aussi en Europe et peut-être bientôt sous l’impulsion de la Maison-Blanche qui déclare la guerre économique et diplomatique à l’Europe, et plus violemment encore au Groenland, au Panama et au Canada.

Le temps des alliés est suspendu. Le monde est dérangé et il est le théâtre de guerres plurielles : guerre informationnelle, guerre de l’attention, guerre technologique, guerre cognitive, guerre des talents, guerre civilisationnelle, guerre diplomatique et guerre commerciale et in fine guerre économique. Tout cela dans un monde d’hypervitesse viralisé par des outils technologiques de plus en plus puissants.

De fait, l’incertitude règne et nous pouvons constater tous les jours la brutalisation des liens, des moyens et de la négociation.

Nous sommes dans l’ère de la force brute et cette ambiance semble paralyser un grand nombre de dirigeants qui sont dans un étrange et mortifère « attendre et voir » qui risque indéniablement de basculer des entreprises dans une véritable crise dont il leur sera difficile de s’extirper tant les sujets peuvent être nombreux, la violence brutale et la sédimentation longue.

Il ne s’agit pas de se plier à la peur et à la violence, mais d’intégrer ces facteurs dans le cadre réflexif et décisionnel ; il faut accepter que nous sommes dans un jeu où la loi du plus fort sera la règle première. Le bras de fer ne se joue plus nécessairement entre les premiers et les plus intelligents, mais entre les meilleurs tricheurs, ceux qui bluffent le mieux, osent le plus et vont le plus loin ; et tout cela est facilité par des acteurs impréparés qui subissent l’état de fait tel un lapin pris dans les phares d’une voiture.

À l’évidence, cela implique un vrai changement de pied et donc un vrai pivot dans le jeu habituel ; pour réussir cela de manière créative, il va sans dire qu’avoir des équipes diverses sera un atout précieux pour concevoir des pensées de travers et rester dans le jeu.

Voilà pourquoi une des plus grandes menaces est le déni de réalité car pour citer Asma Mhalla, « nier un problème, c’est renoncer à le résoudre ».

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Le dirigeant prospectiviste

Nous savons avec certitude que la Russie, la Chine et désormais les Etats-Unis s’attaquent à l’Europe. Nous n’avons pas besoin d’attendre l’annonce des droits de douane pour réagir et avoir un plan. Et clairement, devenir carnivore est une idée insuffisante.

Nous devons impérativement désamorcer les menaces, en faisant preuve de flexibilité stratégique ; cela passe par une compréhension des signaux faibles, une analyse prospective et une réflexion stratégique et tactique. Cette dynamique intellectuelle implique de penser en termes de scénarios afin d’éviter d’être surpris et sur la défensive.

L’avantage décisif est d’anticiper, de voir clair et d’embarquer les équipes sur des hypothèses réalistes, mais pas toujours évidentes et linéaires. Et si le monde est assurément complexe, l’art de la simplicité est à cultiver pour ne pas paralyser les équipes dans une approche sinueuse et bureaucratique. Parmi les leviers intelligents et pratiques, il y a la curiosité et l’exploration des idées ; aller au contact de la différence pour nourrir l’esprit et mettre au défi la créativité.

Et clairement, la capacité à mener des négociations complexes sera un facteur clef de dissuasion et de mise sous contrôle du pire. L’agilité à évoluer dans un monde des affaires de haute intensité avec un environnement de règles devenu sans règles sera une aptitude particulièrement recherchée tant elle fera une différence en termes de résultats, de jugulation de la peur et d’analyse contextuelle.

C’est ainsi que progressivement, les équipes seront prêtes à gérer des crises protéiformes et exigeant une réponse rapide.

La littérature sur le care management, la douceur et la bienveillance est foisonnante, mais dans les moments de crise, il faut savoir trouver un équilibre entre le respect et l’autorité, l’authenticité et la discrétion, la confiance et l’effet de surprise. Il faut par ailleurs aller vite ; nous sommes dans une guerre du temps impitoyable et particulièrement mouvante.

L’élégance humaine ne doit pas désarmer la férocité propre à l’esprit de conquête. Les dirigeants ont la responsabilité de protéger l’entreprise, en ayant un coup d’avance pour changer de cap avant tout le monde. C’est un jeu habile pour lequel la force d’action et la proactivité sont des facteurs décisifs.

Le leadership du dirigeant idéal pour accompagner cette période s’articule à n’en pas douter autour de l’esprit de décision nourrit par deux dynamiques : prendre des risques et apprendre.

N’attendons pas de voir une crise éclatée pour réagir. Le nombre de défaillances d'entreprises augmente de manière vertigineuse et constante pour différentes raisons dont l’absence de prospective et d’anticipation et in fine la faiblesse de gouvernance dans les pratiques de l’entreprise.

 

Nicole Degbo 

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La Cabrik est une fabrik de gouvernance stratégique et humaine qui accompagne les transformations pour relier l'économie à l'humain et est spécialiste des situations de crise de gouvernance.

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Il faut replacer l'homme dans le coeur, il faut replacer l'homme dans le cerveau. Le cerveau, voilà le souverain qu'il faut restaurer.

Victor Hugo