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Innovation

Copier ne suffit pas

Actualités — il y a 4 années

Et si on se trompait ?

Jeff Bezos répète souvent "Je crois qu’il faut être prêt à ne pas être compris si vous voulez innover" ; cette phrase à elle seule résume tout ; ou encore, Elon Musk qui explique à un journaliste que ses innovations ne lui apparaissent pas incroyables car il essaie juste de résoudre des problèmes pour envisager le futur sans être triste. La supposée folie créatrice se voit opposer la normalité d’une réflexion rationnelle, mais non linéaire pour inventer des solutions aux problèmes du monde actuel. 

Et si le problème était celui-là ? Et si depuis un trop long moment, notre cerveau collectif avait buggé ? À lire, les différentes réactions face à la disruption dans presque tous les secteurs, il y a un constat répétitif : peu de gens avaient anticipé les changements en cours et encore moins leur brutalité qui s’exprime par la rapidité avec laquelle certaines innovations bougent les lignes entre les acteurs traditionnels. 

Nous avons donc des millions de gens qui sont pris de cours par l’accélération des changements car ils ont fait confiance à des dirigeants qui, pour la plupart, sont restés sourds et/ou aveugles ; certains par choix, d’autres par manque de curiosité ; le joug de la peur est aussi une explication à l’inertie quasi générale qui s’est emparée du marché. Nous pouvons ajouter le manque de courage et l’incompétence, c’est au choix. 

La France s’agite sur le terrain de l’innovation, sauf que des millions d’euros plus tard alloués à la transformation, si peu de choses ont changé. Pire encore, l’étrangeté vient des discours d’un trop grand nombre de dirigeants représentant le secteur privé ou la puissance publique qui fustigent la folie créatrice au prétexte qu’elle ne respecterait pas les règles. Ils ne sont pas contents et espèrent réussir à ériger des lignes de défense légales. La loi donc en guise de bouclier. Cette faiblesse de la pensée est effrayante sur ce qu’elle dit de nous. Est-ce là ce que nous pouvons faire de mieux ? Sérieusement ? Pensons-nous vraiment que dresser des digues pour protéger le passé nous évitera la mort rapide ou l’inévitable agonie ?

Quelle est donc cette prison mentale dans laquelle s’enferment tant de dirigeants pour passer à coté de l’essentiel : le monde change et ne nous attend pas ; aussi, fuir le réel est une très mauvaise stratégie. Cette attitude est une menace certaine pour l’entreprise, mais elle produit aussi du désordre social et d’innombrables souffrances humaines, à commencer par celles de ces mêmes dirigeants. 

Il serait alors sage et courageux d’accepter de faire ce voyage mental et prospectif pour imaginer le futur avec ses merveilles et ses horreurs. Tout ne sera pas rose et tout ne sera pas noir ; le monde sera entre gris clair et gris foncé, selon la face de la pièce et ce sera la même pièce ; côté pile, les utiles : ceux qui sauront quoi faire de leur temps et de leur cerveau ; côté face, ceux qui seront démunis par un monde en perpétuelle transformation. 

Nous sommes en train de voir naître un nouveau monde et le temps semble se raccourcir ; qui peut dessiner avec exactitude la vie dans cinq ans ? Personne, et c’est inquiétant car nous avons tendance à sous-estimer les inventions d’ailleurs. 

Nous avons construit collectivement une barrière mentale pour ne pas nous laisser écraser par la catastrophe ; et celle-ci n’est pas la somme des changements à venir, mais la somme des changements qu’elle implique de la part de chacun : trop de choses à penser, à imaginer, à déconstruire, à modifier, à changer, à transformer ; bref, de quoi avoir le tournis. 

Sauf que le monde qui vient invente progressivement de nouvelles règles puisque le défi est précisément de changer les règles en vigueur. Nous devons apprendre à faire face à de nouveaux paradigmes : Netflix change le rapport au cinéma ; Amazon change le rapport à la culture du commerce ; Apple change la culture informatique, Google change le rapport à la propriété intellectuelle et à la publicité, etc. 

Et ce n’est pas fini, quelques acteurs ne cachent pas leurs ambitions dans la santé ; Amazon va s’essayer à l’assurance et à la pharmacie, Apple va changer la donne de la prévention en santé et au milieu de toutes ces innovations coulera une rivière de data pour nous satisfaire de plus en plus vite et de mieux en mieux. C’est la manière de penser qui fait la différence. "Pas une nouvelle carte de crédit, mais une nouvelle manière de penser le crédit" disait récemment Tim Cook, CEO d’Apple, dans une interview aux Echos pour dresser l’esquisse des ambitions du Groupe dans le secteur bancaire. C’est ainsi que nous parlons désormais de la voiture volante et d’autres innovations improbables encore il y a peu. 

Dans un avenir plus proche que tard, les travailleurs et les consommateurs verront leur antagonisme augmenter de manière exponentielle. Et seules l’imagination et la cohérence nous sauveront. 

Nous devons donc faire une thérapie générale pour faire face au réel, dans toutes ses facettes, jusqu’aux plus terrifiantes ; nous devons explorer, cheminer, expérimenter pour défier l’imaginaire et participer à la nouvelle donne du marché mondial. 

Les "expériences produits" se réinventent de même que les expériences servicielles. Tout change. 

Pour prendre part à ce saut quantique vers le monde qui vient, nous devons inévitablement refonder notre rapport au risque ; trop d’entreprises leaders aujourd’hui n’ont pas été rentables hier, et ce pendant des années. Twitter est rentable depuis peu, Amazon a perdu de l’argent pendant plusieurs années ; et aujourd’hui, il n’y a qu’à observer les remarques des commentateurs et/ou des journalistes pour comprendre que nous ne sommes pas mûrs avec l’innovation. La moindre perte financière significative, pour peu qu’elle soit abyssale, déclenche des remarques pleines d’emphase et d’angoisse au sujet de telle ou telle start-up. Peu de personnes questionnent le changement des règles que l’entreprise propose, personne ne questionne vraiment le nouveau modèle économique. Non, presque tout le monde adopte une lecture restrictive et financière avant de crier haro. Pendant ce temps, les règles changent et le temps perdu à se plaindre et à commenter l’inessentiel ne se rattrape pas. 

Copier ou voler les grandes idées n’est pas suffisant ; encore faut-il être un artiste pour laisser s’exprimer son génie.

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Le progrès prend du temps.

Barack Obama